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Charles Sannat / billets d'humeur

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MessageAuteur
MessageCharles Sannat / billets d'humeur
par etudes.exterieures Sam 7 Mai 2011 - 17:36

Charles Sannat, chargé d'affaires à la BNP Paribas nous envoie les 3 articles suivants, pour publication sur le site

Merci à lui

qu'il nous excuse pour la présentation de son document word... que notre éditeur de postage publie sans respecter sa mise en page originelle .

**************
Karl Marx….et la
révolution Tunisienne.


Comme le racontait Coluche, « c’est l’histoire d’un
type, un type normal », enfin presque puisque la mise en application de
l’idéologie et des thèses développées par ce « type » n’ont pas
vraiment été une grande réussite économique et historique.



Il s’agit de Karl Marx et c’est un homme des année 1850….
comme tous les vieux économistes dont on nous parle, d’Adam Smith et sa main
invisible sensée « botter le cul des marchés » avec sa capacité
d’autorégulation à Ricardo (théorie de l’avantage relatif) sont des économistes
de la filature du coton et de la révolution industrielle.



Economiquement ils sont aussi dépassés que le serait
technologiquement une Ford T sur une autoroute française un jour de grand
départ en vacances.






Alors que vient faire Marx ? Surtout dans la révolution
Tunisienne.



Notre cher Karl a un jour fait un constat d’une très grande
acuité et d’une très grande justesse historique en expliquant la notion
d’infrastructures économiques et de Superstructures Politiques. Pour faire
simple pour Karl Marx, c’est l’infrastructure économique qui conditionne à
terme la superstructure politique et les institutions.



C’est la vie quotidienne des gens, des entreprises et de
tout ce qui constitue le corps social d’un pays qui conditionne l’évolution de
ses structures politiques (mais également religieuses, philosophiques, etc…).






On a entendu que la révolution du Jasmin était une
révolution Internet, une « e-révoltion » en quelques sortes. En
réalité Internet, le web 2.0, les forums, la blogosphère ou encore les réseaux
sociaux comme facebook ne restent que de simples outils à la disposition des
peuples, de la même façon que le fut la révolution de l’imprimerie avec
Gutenberg en 1452.



La révolution naît de l’utilisation par les masses de ces
nouveaux instruments.



Or que nous disent les masses de l’autre côté de la
méditerranée ?






Elles nous disent qu’elles ne supportent plus les
« superstructures de leurs différents Etats ».



Elles nous disent qu’elles n’en peuvent plus des régimes
« forts » qualificatifs utilisés pour ne pas nommer une dictature ….
dictature.



Elles nous disent qu’elles souhaitent s’épanouir dans la
Démocratie, revendiquent des droits et bien sûr une envie d’accéder au bien
être matériel.



Elles nous disent qu’elles n’en peuvent plus des ces
vieillards qui les dirigent depuis des décennies entre culte de la personnalité
et corruption généralisée.



Elles nous disent que les superstructures de leurs Pays
respectifs ne sont plus adaptées à la vie quotidienne des gens (du manque
d’avenir économique confinant souvent à l’extrême pauvreté (Egypte) à la
spoliation massive des peuples par des oligarchies).



Elles nous disent que les peuples reprennent leurs destins
en mains.



Elles nous disent également qu’elles ne souhaitent ni
l’islam intégriste ni toute forme d’extrémisme religieux qui leur volerait une
liberté tout juste retrouvée (bien que le péril islamiste demeure).






Un jeune garçon s’immole par le feu et des pays entiers
s’embrasent.



Des Pays du Golfe au Maghreb, partout les superstructures
craquent sous le poids d’oligarchies et de systèmes dépassés.






Le souffle de cette révolution démocratique ne s’arrête pas
aux pays arabes.



Aujourd’hui en Chine les appels à manifester se multiplient.
Les autorités chinoises sont sur les dents. Rien ne dit que politiquement le
gouvernement chinois pourra payer le prix d’un écrasement de la contestation
dans le sang comme cela avait été le cas sur la place Tian'anmen.



Or qu’adviendra t-il de la question Tibétaine sans répression ?
Qu’adviendra t-il de la question Ouigour du Xinjiang sans
répression ? La Chine peut connaître un bouleversement majeur et des
secousses sociales d’ampleur insoupçonnée. Comme l’a indiqué le Directeur
Général du FMI Dominique Strauss Khan, un mouvement populaire en Chine aurait
des conséquences désastreuses pour l’économie mondiale.






Qu’en sera-t-il de l’Inde et de sa société ancestrale basée
sur le système des castes ?






Evoquons enfin l’Europe et les Etats-Unis que tous les
observateurs pensent à l’abri de tels mouvements. Est-ce si sûr ?



Nous pourrions connaître des difficultés similaires mais
pour des raisons différentes.






Le refus du peuple Islandais de se laisser dicter sa
conduite par le FMI et les banques Britanniques, le refus Irlandais matérialisé
par une déroute sans précédent du parti au pouvoir et ayant
« négocié » avec l’Europe et le FMI le plan de soutien à leur pays
sont deux exemples frappant.



Que nous disent-ils ces deux peuples occidentaux et
européens ?



Nous ne payerons pas pour maintenir à flot notre oligarchie
financière qui nous entraîne dans la faillite.



Que dira le peuple Grec lorsque les citoyens Islandais et
Irlandais obtiendront de meilleures conditions qu’eux ? Le peuple grec
dira, nous ne payerons pas pour des erreurs que nous n’avons pas commises.



Que dira le peuple Portugais qui supporte déjà des plans de
rigueur ?



Que dira le peuple Espagnol à qui l’on demande des
sacrifices quotidien pour sauver les banques ibériques de la déroute de la
spéculation immobilière qui ravage l’Espagne ?



Que dira le peuple Britannique ?


Que dira le peuple Allemand ?





En ce début d’année 2010, les peuples des pays arabes ont
lancés au monde un superbe espoir démocratique. L’onde de choc qui se propage
n’en est qu’à son début et déjà les marchés s’affolent sur la montée des
incertitudes.






Le prix du baril de pétrole s’envole, sans qu’à ce jour le
principal producteur (l’Arabie Saoudite) ne soit touché. Si c’était le cas, les
prix seraient propulsés vers des sommets insoupçonnés. Or le Roi Abdallah est
malade, tout comme la société Saoudienne, ou les autorités tente d’acheter la
paix sociale avec un plan d’aide pour la population de plus de 30 milliards de
dollars.






La Chine est dans une situation très précaire socialement.
Une transition vers plus de démocratie y est d’ores et déjà très complexe.
C’est pourtant une suite logique, qui sera générateur de tensions énormes et
augmente la probabilité d’un Krach boursier sur des niveaux de cours
actuellement très élevé qui aurait des répercussions planétaires.






Les peuples européens et occidentaux de façon générale
commencent à refuser d’être tenus pour responsables des errements de la
finance.






Au bout du chemin peut être le refus populaire de payer des
dettes pour lesquels personne ne se sent redevable, un Krach obligataire sans
précédent et la ruine des créanciers.






En 2007 une candidate à l’élection présidentielle parlait de
la démocratie participative. Elle fût raillée à cette époque par ceux là même
qui nous expliquaient la théorie du choc des civilisations et l’importance des
régimes forts dans la stabilité du monde.



Avoir raison trop tôt c’est souvent avoir tord.


Pourtant en Islande la démocratie participative est
expérimentée puisque après avoir défilées devant le Parlement avec des
batteries de cuisine, le 27 décembre 2010, 25 personnes dont un syndicaliste,
un pasteur, un metteur en scène, un agriculteur ont été élus par le peuple
Islandais pour rédiger la nouvelle constitution de ce pays.






Il est donc parfaitement imaginable que les superstructures
des pays occidentaux soient amenées à évoluer de façons importantes dans les
prochaines années, les peuples souhaitant être plus « acteurs » de
leur citoyenneté.



L’affaire Wikileaks est symptomatique de cette évolution
vers une société plus ouverte, plus démocratique et moins secrète ou le peuple
regarde ses dirigeants également dans ce qu’ils ont de composantes secrètes.
Nous ne sommes pas à l’abri.



Dans les pays occidentaux aussi existe la pression d’une
jeunesse « technophile », éduquée et bien souvent au chômage. Nous ne
sommes pas à l’abri.



Dans notre pays il existe aussi une grande pauvreté enfin
comptabilisée. Quelques chiffres qui font froid dans le dos. Notre population
totale est d’environ 65 millions de personnes. La population active (les
personnes en âge de travailler) est d’environ 25 millions de personnes. Sur ces
25 millions d’hommes et de femmes, environ 4 sont au chômage, 1.8 millions
bénéficient du RSA (nouveau RMI), 6 millions travaillent et gagnent moins de
750€ par mois. La moitié de notre population active vit dans une grande
précarité. Nous ne sommes pas à l’abri.



Aux Etats-Unis, 43 millions de personnes ne survivent que
grâce aux timbres de nourriture (Food Stamps). Ils ne sont pas à l’abri.



L’inflation augmente au-delà de ce que les chiffres
officiels indiquent. Nous serons aussi touchés par ce phénomène dans nos
sociétés occidentales. Les parents peuvent nourrir leurs enfants sous nos
latitudes. Certes, mais les budgets des ménages seront réagencés pour faire
face aux dépenses incontournables au détriment d’autres poste amplifiant un
risque récessif. Sans augmentation de salaire l’inflation appauvri. Là non plus
nous ne sommes pas à l’abri.






On peut cependant penser que nos sociétés démocratiques sont
mieux armées pour faire face à ces évolutions car elles sont plus flexibles,
plus adaptables, plus ouvertes.






La révolution partant de cette petite Tunisie est sans doute
un évènement historique qui aura une portée majeure dans l’évolution des
superstructures de fonctionnement des Etats. Cela perturbera de façon
importante les échanges et les « habitudes » économiques. Notre monde
change et s’adapte à sa nouvelle modernité. Ce besoin de changement s’est
cristallisé autours du sacrifice du jeune Boizizi incarnant une misère
désormais globalisée et mondialisée.






Si Karl Marx était un homme d’aujourd’hui ont peut
raisonnablement imaginer qu’il dirait :






« Internautes de tous les pays
unissez-vous !»



Charles Sannat,


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Dernière édition par etudes.exterieures le Sam 7 Mai 2011 - 17:57, édité 2 fois

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MessageRe: Charles Sannat / billets d'humeur
par etudes.exterieures Sam 7 Mai 2011 - 17:49

Cygne Noir, ou Avis de coup de vent, suivi d’une tempête, pouvant se transformer en ouragan




"Un cygne
noir est l'illustration d'un biais cognitif (erreur dans la prise de décision
ou de comportement adopté face à une situation donnée) .




Si on ne croise
et n'observe que des cygnes blancs, on aura vite fait de déduire par erreur que
tous les cygnes sont blancs et c'est ce qu'ont, longtemps, cru les Européens,
avant de faire la découverte de l'existence des cygnes noirs en Australie, au
XVIIe siècle.




En réalité,
seule l'observation de tous les cygnes existants pourrait nous donner la
confirmation ou l'infirmation que ceux-ci sont bien toujours blancs mais
prendre le temps et les moyens d'observer tous les cygnes de la Terre avant de
confirmer qu'ils sont tous blancs n'est pas envisageable.


Il est donc
préférable de faire la supposition hâtive qu'ils sont blancs, dans l'attente de
voir la théorie infirmée par l'observation d'un cygne d'une autre couleur.




Ainsi
construisons-nous des raisonnements à partir d'informations incomplètes, ce qui
nous conduit à aboutir à des certitudes erronées."




La rapport de cette
histoire avec l'économie et vos placements? Assez simple. Lisez la suite.






- L'université
du Texas prend de l'or pour sa trésorerie....



Une
information importante et passée totalement inaperçue est que l'université du
Texas vient d'investir environ 1 milliard de sa trésorerie en or. Vous
trouverez ci-dessous l'article de Bloomberg.



Les membres
du Board voient l'or "juste comme une autre monnaie qui ne peut pas subir
une impression de billets supplémentaire".



http://www.bloomberg.com/news/2011-04-16/texas-university-takes-cue-from-kyle-bass-to-hold-1-billion-in-gold-bars.html


Il est à
noter que cette université forme également des économistes.



Alors que
penser d'une telle stratégie? Simplement que de plus en plus de particuliers
comme d'institutions commencent à avoir des doutes de plus en plus sérieux sur la
pérennité du système économique mondial dans sa configuration actuelle.



Pourtant,
c'était impossible et inenvisageable.






Mais ce
n'est pas tout. Ces dernières semaines sont particulièrement riches en alertes.






- Des taux
à deux ans qui dépassent pour la première fois les 25% pour la Grèce. Cela
signifie que la Grèce est peut être à quelques jours seulement d'un
rééchelonnement de sa dette dans laquelle inévitablement les banques mondiales
à commencer par les banques françaises laisserons quelques plumes. A titre
d'information, c'est le Crédit Agricole qui est la banque la plus exposée au
risque grec, l'ensemble des banques étant tout de même concerné.



Pourtant,
c'était impossible et inenvisageable.






- La mise
sous surveillance de la dette US par l'agence de notation Standard and Poor's,



http://www.daily-bourse.fr/analyse-CAC-40-La-dette-Americaine-inquiete-vtptc-12567.php


Pour ceux
qui n'auraient pas encore compris ou qui ne souhaitent vraiment pas comprendre
l'économie américaine reste la première économie mondiale. Un défaut de
paiement US entrainerait le monde dans un chaos économique sans précédent. Les
optimistes invétérés nous expliquent qu'ils n'y croient pas. Les mêmes
d'ailleurs ne croyaient pas à un séisme d'une magnitude supérieure à 9, suivi
d'un tsunami de plus de 15 mètres de haut, venant détruire 6 réacteurs d'une centrale
nucléaire... et qui irradie un pays entier pour ne pas faire frémir avec une
contamination entière de l'hémisphère Nord. Encore un triste Cygne noir.



Pourtant,
c'était impossible et inenvisageable.






- Or
qu'apprenons nous? que la Banque Morgan Stanley vient de faire un défaut de
paiement volontaire de 3.2 milliards d'euros sur un immeuble qu'elle détient à
Tokyo. En clair peut importe ma perte, je n'en veux plus de cet immeuble. Quel
peut être le mobile d'une telle décision qui est une première historique pour
cette "vénérable" institution? Pourtant, c'était impossible et
inenvisageable.



http://www.agefi.fr/articles/Un-fonds-Morgan-Stanley-defaut-Japon-1176159.html





- Nous
pouvons ajouter à cela que les CDS reflètent actuellement une anticipation d'annulation
de la dette de certains pays européens pouvant atteindre les 75% (les CDS sont
des "assurances" sur les risques de faillites).



Pourtant,
c'était impossible et inenvisageable.






- Et puis
il y a la Chine qui souhaite diversifier ses réserves en devises et faire
diminuer de manière significative sa détention de Dollars américains. En effet,
l'érosion d'une monnaie est un moyen pour ne rembourser ses dettes qu'en
monnaie de singe dévaluée. Mais cela se fait au détriment du détenteur de cette
monnaie. Nos amis chinois ne semblent plus vouloir être les dindons de la
farce.



http://french.news.cn/economie/2011-03/09/c_13767678.htm


Pourtant,
c'était impossible et inenvisageable.






- Plus
dramatique, Mc Donald (les restaurants) ont lancé une grande campagne de
recrutement proposant



50 000 job
en une journée. Des scènes pathétiques prouvant à quel point la situation de
nombre de familles américaines est désastreuse. Pas loin de 3 millions de
personnes se sont présentées pour obtenir un travail, certaines campant même la
vieille pour être sûres d'être reçues. La situation a carrément virée au drame
à Cleveland (voir la vidéo ci dessous).



http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/64146/date/2011-04-21/article/a-cleveland-la-foire-a-lemploi-de-mcdonalds-vire-au-cauchemar/


Pourtant,
c'était impossible et inenvisageable.






- Et enfin,
plus léger, après l'initiative de
Cantona notre footballeur les Maires s'y mettent aussi, enfin le Maire de la
ville de Gand en Belgique en tout cas, qui vient de prendre la décision de
retirer ses fonds de deux banques à savoir Dexia et KBC afin de protester
contre les politiques de ces deux institutions et invite toutes les villes à
suivre sont exemple...



http://www.news-banques.com/la-ville-de-gand-retire-son-argent-de-deux-banques-pour-denoncer-les-bonus/012172486/


Pourtant,
c'était impossible et inenvisageable.






il est
évident que plus que jamais il est essentiel d'adopter une stratégie de
placement particulièrement défensive.






J'invite
les particuliers à ,prendre leurs bénéfices éventuels sur les marchés actions
et à sortir des marchés financiers. Une prudence toute particulière est
recommandée en ce qui concerne l'ensemble des titres des sociétés d'assurance
et des banques.



Une part
d'or d'environ 10% du patrimoine financier total est à envisager sérieusement
afin de protéger ses actifs financiers.



Il est
également conseillé sauf dans une perspective spéculative de sortir des
placements obligataires et à commencer par le premier d'entre eux à savoir les
fonds euros des contrats d'assurance vie. Ces fonds euros sont en très grandes
majorité (environ 75%) composés de dettes souveraines c'est à dire
d'obligations d'Etats.






Je ne sais
pas si vous avez vu, mais je trouve que ces derniers temps nous croisons de
plus en plus de cygnes noirs. Or comme tout le monde le sait les cygnes sont
blancs.... jusqu'à preuve du contraire.






Charles
SANNAT



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MessageRe: Charles Sannat / billets d'humeur
par etudes.exterieures Sam 7 Mai 2011 - 17:52

Jean-Claude Trichet est-il devenu
fou?






Interrogé
il y a quelques semaines sur France Inter, Marc Touati économiste, n'a pu
s'empêcher de qualifier la BCE de Banque Contre les Etats lorsque que le Gouverneur
de la Banque Centrale Européenne a annoncé qu'il portait les taux directeurs de
1% à 1.25% et que ce mouvement de hausse se poursuivrai vraisemblablement
jusqu'à un niveau 1.75% d'ici la fin de l'année selon le consensus.



Deux
politiques monétaires différentes semblent se dessiner entre l'Europe et les Etats-unis.






L'objectif officieux de la FED la
banque centrale américaine: éviter à tout prix la récession et éventuellement
la faillite.






La
poursuite d'une politique de taux d'intérêt bas ce qui signifie une politique
monétaire accommodante, vient d'être actée par les autorités monétaires
américaines. Elle est renforcés par la stratégie utilisée aux Etats-Unis par
Ben Bernanke le gouverneur de la FED (banque centrale américaine) qui vient de
confirmer lors de sa dernière conférence de presse sa volonté de mener jusqu'à
son terme (c'est à dire à l'été 2011) son "quantitative easing II".



Pour ceux
qui ne le sauraient pas, le quantitative easing est une expression savante signifiant simplement que l'on fait
fonctionner la planche à billet et que l'on inonde le monde de Dollars.



La Réserve
Fédérale américain rachète carrément les obligations émises par le gouvernement
US afin de financer ce dernier et d'empêcher toute remontée des taux qui
pourrait précipiter l'économie de l'Oncle Sam vers la faillite. C'est ce que
l'on nomme pudiquement la monétisation de la dette (pour financer chaque
nouvelle dette on créer la monnaie correspondante).






Or que
constate t-on aux Etats Unis?






1/ Malgré
des dépenses de "relance" phénoménales la croissance reste à la peine
et le niveau de chômage réel très élevé (les derniers chiffres connus montrent
même une augmentation)



2/ Une
dépréciation importante du Dollar par rapport à l'ensemble des autres devises
majeures (Euro, Yen, Franc Suisse) et par rapport aux grandes matières premières
est en cours (pétrole, or, etc)



3/ Malgré
les dénégations de Ben Bernanke le gouverneur de la FED, l'inflation,
particulièrement celle importée (celle qui est la conséquence de l'augmentation
du pétrole par exemple) est très clairement orientée à la hausse sans que cela
ne l'inquiète.



Pourquoi?
Car selon notre gouverneur américain l'inflation sous jacente elle n'augmente
pas.






Arrêt sur
image concernant ces deux notions d'inflation. L'inflation sous jacente est
calculée en ne tenant pas compte des prix de l'énergie.... ils peuvent
augmenter autant qu'ils veulent, ils ne sont pas intégrés dans le calcul.






Or c'est
sur la base de l'inflation sous-jacente que Ben Bernanke fonde son analyse
économique. L'inflation sous jacente prend en compte simplement l'évolution des
coûts de production et le couple offre/demande.






Il est
évident que dans un contexte de délocalisations vers les pays à bas coûts et
d'augmentation de la productivité grâce aux progrès techniques, auxquels
s'ajoutent des capacités de production excédentaires (couple offre/demande
déséquilibré en faveur de l'offre plus importante que la demande solvable) il
est peu probable que cette inflation là pose un véritable problème économique.
Les coûts de production et les salaires sont tirés vers le bas.



On pourrait
presque résumer la situation en disant: "Tant que les salaires
n'augmentent pas, l'inflation n'existe pas".






Cette
politique monétaire laxiste risque donc d'aboutir aux résultats suivants:






1/ payer
moins cher la dette accumulée en payant en dollars dévalués et en
"ruinant" au passage dans une mesure plus ou moins importante les
épargnants détenteurs de dettes US (si tout se passe bien).



2/ éviter
l'asphyxie de l'économie américaine par une politique
"récessionniste" comme celles appliquées actuellement en Grèce ou au
Royaume-Uni (où d'après les premières statistiques les revenus ont baissé en
moyenne de 1000€ par ménage depuis la mise en œuvre du plan de rigueur initié
par le Premier ministre Britannique) au prix d'une dévaluation massive de la
valeur du dollar.



3/ diminuer
drastiquement le revenus des ménages américains en raison du double phénomène
conjugué de l'inflation importée et de la baisse de la monnaie US.






Les
conséquences sont assez simples à prévoir. Lorsque le dollar aura été fortement
dévalué et l'inflation importée suffisamment importante sans augmentation de
salaire possible cela aboutira à une récession forte et violente en raison
d'une diminution du pouvoir d'achat, les ménages ne pouvant plus consommer et
la demande s'effondrant en entrainant une baisse significative des rentrées
fiscales qui viendront achever des finances publiques déjà dans une situation
très périlleuse.






Le seul
pari de Ben Bernanke est donc de maintenir une politique monétaire la plus
accommodante possible en espérant un retour de la croissance qui pourrait
effectivement changer la donne. Bref la FED tente de gagner du temps en
l'achetant de plus en plus cher pour un résultat espéré plus qu'incertain.



Rien ne dit
qu'il puisse gagner ce temps. La mise sous surveillance de la note de la dette
US par l'agence de notation Standard and Poor's est la parfaite illustration de
la montée des doutes sur les capacités même de la première économie mondiale à
honorer le paiements de sa dette désormais colossale.









Revenons maintenant de notre côté de
l'atlantique. L'objectif officieux de la banque centrale européenne la BCE:
éviter à tout prix une hyperinflation pouvant mener à un mauvais
"remake" des années 20 dans une Europe hantée par le spectre de la
République de Weimar.






Jean-Claude
Trichet montre donc son volontarisme à revenir à plus d'orthodoxie monétaire en
mettant fin aux programmes de création monétaire. En clair pas de monétisation
de la dette. Pas de création monétaire hors de contrôle et une maîtrise à
minima de la planche à billet. Enfin la montée des taux d'intérêt vise à
limiter l'effet de l'inflation importée par le double mécanisme de la baisse de
la demande et de l'appréciation de notre monnaie qui aura pour effet de
diminuer notre prix d'achat de pétrole par exemple.






Or cette
politique risque de buter sur 4 écueils majeurs:






1/
Augmenter les taux d'intérêt trop fortement c'est étouffer directement
l'investissement et donc la reprise "naissante" en Europe (il n'y a
pas de reprise au Royaume-Uni, ni en Grèce, ni en Espagne, ni au Portugal,
encore moins en Irlande...).



2/
Augmenter les taux c'est renchérir le coût de financement d'Etats déjà
surendettés.



3/
Augmenter les taux lorsque les prix de l'immobilier sont sur des niveaux
"stratosphériques" c'est prendre le risque quasi assuré d'une
explosion violente de la bulle immobilière, dans l'ensemble de la zone euro, ce
qui aurait pour conséquence de mettre les banques dans une situation critique
compte tenu de leur encours de crédits immobiliers.



4/
Augmenter les taux c'est favoriser la hausse de l'euro par rapport aux autres
devises, à commencer par le dollar qui lui se dévalorise d'autant que la
politique actuelle est hyper accommodante. Cela va très rapidement étouffer nos
exportations et donc notre croissance.






C'est
l'ensemble de ces éléments qui ont littéralement fait bondir l'économiste Marc
Touati.






Mon intime
conviction économique est que Jean-Claude Trichet ne peut que connaitre
l'ensemble de ces éléments. C'est pour cela que ce cycle de remontée des taux
sera très certainement de courte durée et que l'objectif de taux de 1,75% à 2% semble bien être un maximum tout en sachant
que ce sont des taux qui demeurent historiquement extrêmement bas.






Là aussi le
Gouverneur de la Banque Centrale Européenne tente de gagner du temps afin
d'éviter l'implosion de la zone euro, devant faire le grand écart entre les
difficultés des pays du Sud et la volonté de rigueur monétaire germanique. En
réalité la lutte contre l'inflation n'est qu'un alibi. Le véritable enjeux est
la survie même de l'Euro et de sa valeur en tant que monnaie pérenne.






Or nous
sommes dans une impasse que tout le monde se refuse à admettre.






Il ne peut
pas y avoir de retour à la croissance dans un monde globalisé ou un chinois
continu à percevoir 80€ de revenus mensuel là ou un européen ou un américain coûte
au minimum 1500€/mois (en incluant les charges).



Il ne peut
pas y avoir de retour à la croissance avec une augmentation exponentielle de la
productivité liée aux progrès techniques aboutissant par exemple à la
suppression des postes de caissière dans les supermarchés (tendance
actuellement en cours).



Il ne peut
pas y avoir de retour à la croissance avec un "stock" de millions de
chômeurs.



Il ne peut
pas y avoir de mise à niveau entre une zone Asie de 3 milliards d'habitants
d'un côté et une zone Europe/Etats-Unis de 800 millions d'habitants. Nous
serons mathématiquement tous au chômage que tous nos amis asiatiques n'auront
pas encore trouvé du travail.






Bref
qu'elle que soit la politique choisi et pour autant qu'elle puisse diverger sur
une période supérieure à un an ce qui est loin d'être évident, alors le monde
ne pourra pas faire l'économie d'une récession d'autant plus forte que l'on aura
tout fait pour la retarder.



Peu importe
la cause, que ce soit par la rigueur ou l'hyperinflation, le monde développé se
dirige vers une récession qui semble marquer l'avènement de l'Asie sur la scène
internationale et pourrait au passage entrainer la mise en place d'un nouvel
ordre monétaire.






D'ailleurs,
hier Jean-Claude Trichet a quelque peu atténué ses propos sur la gravité de
l'inflation. Le résultats a été des mouvements financiers violents. L'euro a
fortement baissé face au Dollar. Le pétrole et l'or ont décroché, l'argent
s'est effondré.



Mais ce
mouvement, n'est qu'une pause, dans une tendance lourde de dépréciation des
monnaies vis à vis des actifs tangibles.






Beaucoup y
laisseront des plumes.






Charles
SANNAT



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MessageRe: Charles Sannat / billets d'humeur
par g.sandro Dim 8 Mai 2011 - 15:46


Que dire ? Sinon, que cet exposé semble empreint d'une réelle lucidité...


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pas de copier collé: merci de faire un lien vers ce post.
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