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Hyperinflation ou déflation ?

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MessageHyperinflation ou déflation ?
par g.sandro Ven 2 Jan 2009 - 1:06

Hyperinflation ou déflation ?
Pour des taux d’intérêt à deux vitesses
30 décembre 2008

http://www.solidariteetprogres.org/article4971.html

Dans de nombreuses déclarations faites au cours de l’année 2008, l’économiste américain Lyndon LaRouche a demandé à la Réserve fédérale américaine d’adopter une politique de taux d’intérêt à deux vitesses, le premier à 4 % pour empêcher l’effondrement du dollar américain et un tsunami hyperinflationiste mondial, et le second à 1 % pour assurer le financement d’un « plan de relance par le crédit productif » dans l’infrastructure.

Prisonniers de leurs faux-débats académiques, de nombreux économistes se sont contentés de hausser les épaules, admettant de fait leur incompétence face à la crise actuelle.

Un excellent exemple de cette incompétence est le discours prononcé en mars 2004 par l’actuel président de la Réserve fédérale américaine (et expert universitaire patenté de la crise de 1929) Ben Bernanke à la Washington and Lee University de Lexington, en Virginie, [1] discours annonciateur de la politique aberrante qu’il a suivie depuis l’éclatement de la bulle des subprimes en juillet 2007, en jetant à tout va de l’argent sur les marchés pratiquement sans contrôle, ni contrainte ni orientation.

Reprenant les travaux d’Anna J. Schwartz et de Milton Friedman, [2] Bernanke affirme qu’une des principales causes de la Grande dépression a été la politique de rigueur monétaire conduite par la Réserve fédérale au printemps 1928, à l’automne 1931 et au cours de l’été 1932. Selon lui l’insouciance de la « Fed » à l’égard des problèmes des banques entre 1930 et mars 1933 aurait également accentué la crise. [3]

Or, le principal symptôme de la Grande dépression fut, outre l’effondrement des marchés financiers, la déflation sans précédent des prix. Aux Etats-Unis les prix se sont effondrés de presque 10 % par an au début des années trente, conduisant les entreprises à arrêter les usines et les agriculteurs à quitter leurs terres, les prix ayant chuté en dessous des coûts de production. D’où le chômage de masse qui s’ensuivit.

Bien qu’il se demande si cet effondrement des prix fut alors la cause, ou bien la conséquence de la contraction monétaire, Bernanke partage le point de vue de Milton Friedman selon lequel la Fed aurait eu tort d’augmenter ses taux d’intérêt au cours du printemps 1928. En procédant ainsi pour tenter de limiter l’émission par les banques de crédits utilisés à des fins spéculatives, la Fed aurait causé le krach de 1929 et ses conséquences désastreuses.

Friedman et Schwarz ont raison, poursuit Bernanke, de taxer une autre erreur commise par la Fed à l’automne 1931. En effet, après la suspension de l’étalon-or par la Grande-Bretagne en septembre 1931, les spéculateurs d’étaient rabattus sur le dollar américain, en cherchant également à casser le lien entre le dollar et l’or. La Fed répondit en augmentant à nouveau ses taux afin de défendre la monnaie américaine, causant ainsi une restriction supplémentaire de la quantité d’argent en circulation.
2009 – Hyperinflation ou déflation ?

Cette question nous amène au dernier point soulevé par « helicopter Ben » [4] dans son discours de 2004. Il affirme que la Fed avait en 1929 le pouvoir « au minimum, d’atténuer les problèmes des banques » et qu’elle aurait pu être « plus agressive en prêtant des liquidités aux banques (en reprenant leurs prêts et autres investissements comme garanties) ». L’inaction de la Fed à cet égard fut selon lui une grave erreur, une erreur qu’il n’entend pas répéter aujourd’hui comme beaucoup d’entre vous l’ont probablement remarqué...

Aujourd’hui donc, après que les banques centrales et les banques privées aient créé, depuis les années 90, de vastes quantités de monnaie ex-nihilo (c’est-à-dire à partir de rien de tangible) pour nourrir la spéculation en tout genre, l’éclatement de la bulle des subprimes les conduit à contracter sérieusement leur offre de crédit, freinant l’accroissement de la masse monétaire. Contrairement à ce que la plupart d’entre vous imagine, ce ne sont pas les dépôts qui créent les crédits, mais les crédits qui créent les dépôts. Autrement dit, c’est en prêtant que les banques créent de l’argent, [5] et c’est précisément ce qu’elles ont arrêté de faire depuis l’été 2008.

De plus, les crédits accordés par les banques privées ont conduit à des investissements dans des produits financiers viciés. Dans ces conditions, elle n’ont pu retirer de la circulation l’argent scriptural contaminé qu’elles ont émis. Il est alors resté une masse monétaire corrompue, que les banques centrales essaient pour leur part de diluer en créant de l’argent fiduciaire (pièces et billets) qu’elles confient à nouveau aux banques privées mais sans avoir éliminé leurs mauvaises créances. D’où le risque simultané de déflation (pas de crédits alloués) et d’hyperinflation (trop de création monétaire sans effet sur la production), jusqu’à ce que l’une l’emporte sur l’autre. Mais au vu de la politique conduite par Bernanke et les autres banques centrales, il est fatal que l’hyperinlation finira par l’emporter si aucune décision politique n’intervient pour arrêter l’enchaînement.

L’inefficacité des mesures prises par Bernanke depuis le début de la récente crise (injections massives de liquidités, reprise d’actifs pourris par la Fed, baisses des taux jusqu’à pratiquement zéro) montre que son analyse est entièrement fausse. A vrai dire, aujourd’hui comme alors, l’enjeu n’est pas tant la quantité de monnaie en circulation que sa qualité. Seule la mise en place, dans chaque pays, d’une banque nationale contrôlant entièrement, tant du point de vue quantité que qualité, l’émission monétaire, et exerçant une discrimination sur le type de crédits à accorder, peut nous permettre de sortir de la présente crise.

C’est pourquoi il est urgent de mettre en œuvre une politique de taux d’intérêt à deux vitesses : un taux élevé pour combattre la spéculation sans provoquer la déflation, et un taux bas pour financer la relance de l’économie réelle sans provoquer l’hyperinflation. Cette mesure doit être accompagnée d’un retour à un système de taux de change fixes entres les monnaies et d’une politique de grands travaux dans l’équipement et l’infrastructure, c’est-à-dire de la priorité redonnée à l’économie réelle. La question n’est pas seulement d’émettre plus ou moins de monnaie, mais d’établir vers quoi elle se dirige en suscitant et protégeant l’amélioration du travail humain, la recherche, la création et l’équipement physique de la nature.

Benoit Chalifoux

Notes

1. Discours disponible ici : http://www.federalreserve.gov/boarddocs/speeches/2004/200403022/default.htm.

2. Friedman, Milton, et Anna J. Schwartz, A Monetary History of the United Sates, 1867-1960. Princeton University Press for NBER, 1963.

3. Il a également affirmé que l’adhésion dans les années 20 de nombreux pays à l’étalon-or, constituant un système à taux de change fixes, a facilité la transmission de la crise entre les pays, mais nous ne traiterons pas de cette question ici. Néanmoins cette position explique l’opposition actuelle de Bernanke au rétablissement de taux de change fixes.

4. Le 19 novembre 2002, lors de son intervention devant le Conseil des relations extérieures, Allan Greenspan s’était engagé à ce que la Réserve fédérale renflouerait si nécessaire le système financier grâce à son « pouvoir illimité de créer de l’argent ». Deux jours plus tard, Bernanke, alors gouverneur de la Réserve fédérale, déclarait devant le National Economic Club que la Fed a la capacité de produire « autant de dollars qu’elle le souhaite, presque gratuitement ». Bernanke cita ensuite le commentaire de Milton Friedman à propos de la possibilité de « larguer de l’argent depuis un hélicoptère », si cela s’avérait nécessaire.

5. Dans l’actuelle répartition des rôles, les banques centrales ont l’exclusivité de l’émission d’argent fiduciaire (pièces et billets), alors que les banques privées ont le privilège d’émettre l’argent scriptural, sous forme de dépôts à vue sur les comptes de clients à qui elles accordent des prêts, qui peuvent ensuite l’utiliser principalement sous forme de chèque, de virement ou par carte de crédit.


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MessageRe: Hyperinflation ou déflation ?
par du-puel Ven 2 Jan 2009 - 13:52

Ca reprend ce que nous avions publié dans « les dérapages de la FED » notamment.

- maintient initial de la quantité d'USpesos mais au prix de la détérioration de leur qualité (T-bond remplacé par un produit financier tritisé douteux)

- puis augmentation de la quantité d'USpesos par création frénétique de monnaie centrale M0, bloquée --pour combien de temps ?-- à la FED, pour compenser la "monnaie" bancaire, émise à l'occasion d'emprunts douteux, désormais orpheline de sa contre-partie : les emprunts défaillants.

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MessageRe: Hyperinflation ou déflation ?
par stop chorus Lun 12 Jan 2009 - 16:16

La Réserve fédérale monte les décors pour une hyperinflation
style Weimar


Original : www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=11401
Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info


par F. William Engdahl


La Réserve fédérale (Fed) a carrément refusé la requête de
l'un des principaux service de presse financiers, de révéler le nom des
bénéficiaires d’un prêt d'urgence de plus de 2 billions de dollars du
contribuable, et de faire connaître les actifs qu’elle accepte en garantie. Ses
avocats ont eu recours à l’excuse bizarre d’agir ainsi pour protéger les «
secrets commerciaux. » Est-ce un secret que le système financier étasunien soit
de facto en faillite ? La dernière démarche de la Fed est en outre révélatrice
du degré de panique et du défaut de stratégie claire dans les rangs les plus
élevés de l’institution financière étasunienne. Le gonflement sans précédent par
la Fed de la Base Monétaire ces dernières semaines, crée les conditions
futures, peut-être avant 2010, d'une d’hyperinflation style Weimar.


Le 7 novembre, Bloomberg a déposé un recours en justice, en
vertu de la US Freedom of Information Act (FOIA, loi garantissant le droit à
s’informer librement), demandant des détails sur les clauses de onze nouveaux
plans de prêts de la Fed, créés pendant l’aggravation de la crise financière.

La Fed a répondu le 8 décembre, affirmant son droit à cacher
les notes de service internes ainsi que les informations sur les « secrets
commerciaux » et les « données commerciale. » La banque centrale a confirmé
qu’une recherche dans les dossiers trouvait 231 pages de documents relatifs à
la requête.

Ces dernières semaines, la Fed de Bernanke est intervenue
pour assumer la mission qui était l’objectif initial des 700 milliards de
dollars du Troubled Asset Relief Program (TARP, plan de retape pour avoirs
toxiques) de la Trésorerie. À la différence du TARP, dans le renflouage par la
Fed d’une institution financière en difficulté, les prêts ne disposent pas des
garanties du contrôle imposé par le Congrès. Peut-être que ce sont les «
secrets commerciaux, » si jalousement gardés du public, de l'infortuné
président de la Fed, Ben Bernanke.

L’hyperinflation approche ?

Le total des prêts d'urgence de la Fed a dépassé les 2
billions de dollar le 6 novembre. De manière surprenante, il a grimpé de 138
pour cent, ou 1,23 billions de dollars, en 12 semaines depuis le 14 septembre,
lorsque les gouverneurs des banques centrales ont assoupli les normes de
garantie pour accepter des valeurs mobilières non notées A.A.A. Ils ont fait
cela en sachant qu’un choc dramatique pour le système financier surviendrait
dans les jours suivants, puisque, de concert avec l'administration Bush, ils
ont décidé de le laisser se produire.

Le 15 septembre, l'administration Bush avec Bernanke et Tim
Geithner, président de la Fed de New York et nouveau Secrétaire au Trésor
désigné par Obama, ont convenu de laisser couler Lehman Brothers, la quatrième
plus grande banque d'affaires, qui ne peut plus payer les intérêts des produits
dérivés et des autres obligations, pour une valeur incalculable en milliards,
détenus par des investisseurs dans le monde entier. Cet événement, tel que
c’est maintenant largement admis, a déclenché une panique financière
systémique, car personne ne savait plus bien quelles normes appliquait le
gouvernement pour décider qu’un établissement était « trop gros pour sombrer »
ou qu’il ne l’était pas. Depuis lors, le Ministre des Finances a inversé sa
politique de renflouage bancaire à plusieurs reprises, ce qui a fait penser à
beaucoup qu’Henry Paulson et l'administration de Washington avec la Fed,
avaient perdu tout contrôle.

En réponse à l'accentuation de la crise, la Fed de Bernanke
a décidé de dilater ce qui est techniquement appelé la Base Monétaire, définie
par le total des réserves des banques et l’argent en circulation, la base pour
de possibles prêts bancaires très important dans l'économie. Depuis la
défaillance de Lehman Brothers, cette base monétaire a grossi de façon
spectaculaire en fin octobre, au taux de 38% d’une année à l’autre, ce qui
était sans précédent en 95 ans d'histoire de la Fed, depuis sa création en
1913. Selon les données de la Fed, le taux de croissance antérieur le plus haut
était de 28% en septembre 1939, au moment où les États-Unis développaient
l'industrie pour la guerre en Europe.

Dans la première semaine de décembre l’expansion de la base
monétaire est passée au taux incroyable de 76% en seulement 3 mois. Elle est
passée de 836 milliards de dollars en décembre 2007, au moment où la crise
semblait contenue, à 1.479 milliards de dollars en décembre 2008, une explosion
de 76% en un an. En outre, jusqu'à septembre 2008, le mois de l'effondrement de
Lehman Brothers, la Fed maintenait l'essor de la base monétaire pratiquement à
plat. L'expansion de 76% s’est déroulée presque entièrement dans les trois
derniers mois, ce qui implique un taux d’accroissement annualisé de plus de
300%.

En dépit de cela, les banques ne prêtent plus, ce qui
signifie que l'économie étasunienne est en chute libre dans une dépression à
une échelle sans précédant depuis les années 30. Les banques ne prêtent plus en
grande partie du fait des règles de prêt des accords bancaires internationaux
de Bâle, qui les force à mettre de côté 8% de leur capital en garantie de tout
nouveau prêt commercial. Les banques n'ont encore aucune idée de la somme de
leurs possessions en hypothèques et autres titres véreux, susceptibles de
perdre leur valeur dans les mois à venir, ce qui les force à lever des sommes
de capitaux énormes pour rester solvable. Il est bien « plus sûr » de raisonner
comme elles le font : passer leurs avoirs toxiques à la Fed pour gagner des intérêts
sur les billets de banque du Trésor obtenus en retour, qu’elles détiennent
maintenant. Le prêt bancaire est risqué en période de dépression.

Par conséquent, les banques échangent 2 billions de dollars
de présumés déchets toxiques, composés de titres adossés à des hypothèques à
risque, d’actions et d’autres crédits à haut risque, contre de la monnaie de la
Fed et des bons du Trésor ou d’autres titres du gouvernement notés (toujours)
A.A.A, c'est-à-dire sans risque. Le résultat est que la Fed détient quelque 2
billions de dollars, composé en majorité de titres de pacotille du système
financier. Les emprunteurs incluent Lehman Brothers, Citigroup et JPMorgan
Chase, la plus grande banque d’affaires des États-Unis. Les banques s'opposent
à toute divulgation d'information parce que ça pourrait signaler leur «
faiblesse » et stimuler la vente à découvert ou un retrait précipité de leurs
déposants.

Ce qui rend la situation encore plus critique, c’est le
modèle bancaire utilisé en premier par les banques étasuniennes à partir de la
fin des années 70 pour augmenter les dépôts, c’est-à-dire, acquérir des «
dépôts en gros » en empruntant du jour au lendemain auprès d'autres banques sur
le marché interbancaire. Depuis la défaillance de Lehman Brothers, la perte de
confiance est si grande qu’aucune banque nulle part n’ose s’en remettre assez à
ses consœurs pour emprunter. Cela laisse seulement l’activité de dépôt au
détail du secteur privé et des sociétés d'épargne ou de vérification des
comptes.





Remplacer le dépôt de gros par le dépôt de détail est un
processus qui dans le meilleur des cas prendra des années, pas des semaines.
Naturellement, la Fed ne veut pas en discuter. C'est manifestement aussi à
l'origine de son refus brutal de révéler la nature de ses 2 billions de dollars
d’avoirs acquis auprès des banques membres et des autres institutions
financières. Autrement dit, c’était à la Fed de révéler au public précisément
quelle « garantie » elle a reçu des banques, le public connaîtrait ainsi les
pertes possibles que peut subir le gouvernement.





Le Congrès exige plus de transparence de la Fed et du Trésor
sur son prêt de renflouage. Le 10 décembre, lors d’auditions du Comité des
Services Financiers de la Chambre, le député David Scott, un Démocrate de
Géorgie, a déclaré que les Étasuniens ont été « embobinés, « un terme argotique
pour es.croqués.

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MessageRe: Hyperinflation ou déflation ?
par stop chorus Lun 12 Jan 2009 - 16:17

(suite de l'article)

Hoquet et ouragan

Le président de la Fed, Ben S. Bernanke, et le Secrétaire au
Trésor, Henry Paulson, ont dit en septembre qu’ils satisferaient devant le
Congrès aux demandes de transparence pour les 700 milliards de dollars du
renflouage bancaire. La Freedom of Information Act oblige les agences fédérales
à mettre les documents gouvernementaux à la disposition de la presse et du
public.

Début décembre, l'organisme de surveillance du Congrès, le
GAO, a émis son premier mandat d’examen sur le prêt de 700 milliards du TARP
fait par le Trésor. Cette analyse a noté qu’en 30 jours, après le début du
programme, le bureau de Henry Paulson a remis 150 milliards de dollars du contribuable
aux institutions financières, sans nécessité de rendre compte sur comment est
utilisé l'argent. Il semble que le Trésor de Henry Paulson ait vraiment jeté un
« tarp » sur l’ensemble du renflouage du contribuable [le sigle TARP évoque le
mot tarp qui signifie bâche (=>camouflage), ndt].

Renforçant ainsi les ennuis dans l'ancienne Mecque du monde
financier, le Congrès des États-Unis, en grande partie pour des raisons
idéologiques, a choqué le système financier en refusant de donner même une misérable
somme de 14 milliards de dollars de prêts d'urgence aux trois grands de
l’automobile, General Motors, Chrysler et Ford .





S'il y a des chances que le Trésor étende le crédit
d'urgence aux entreprises jusqu’au 20 janvier ou jusqu'à ce que le Congrès nouvellement
élu puisse réfléchir à un nouveau plan, la perspective d'une réaction en chaîne
de faillites dues à l’effondrement des trois sociétés géant est très proche. Ce
qui est laissé en dehors du débat, c'est que ces trois sociétés réunies
constituent 25% de toutes les obligations d’entreprises en circulation aux
États-Unis. Elles sont détenues par des fonds de pension privés, des fonds
communs de placement, des banques et autres. Si les fournisseurs de pièces
d'automobile des trois grands sont inclus, on estime qu’un billion
d'obligations de sociétés risquent maintenant d’être en non-paiement par
réaction en chaîne. Ce genre de faillite pourrait déclencher un cataclysme
financier qui ferait ressembler ce qui s’est passé depuis Lehman Brothers à un
simple hoquet dans un ouragan.

En plus, les actions de panique de la Fed depuis septembre,
par son grossissement explosif de la base monétaire, ont ouvert les vannes
d’une hyperinflation zimbabwéenne. Le nouvel argent n'est plus « gelé » grâce
aux actions de compensation de la Fed, une démarche très exceptionnelle
indiquant son désespoir. Avant septembre, les perfusions d'argent de la Fed
étaient gelées, pour rendre « neutre » l'effet d'inflation possible.


Définition d'une très grande dépression

Ça veut dire que, dès que les banques recommenceront enfin à
prêter, dans un an peut-être, ça inondera de liquidités l'économie étasunienne
au milieu d'une dépression déflationniste. À ce moment-là ou peut-être bien
avant, le dollar s'effondrera en tant que titulaire étranger des bons du Trésor
étasunien et des autres actifs en circulation. Ce ne sera pas agréable car le
résultat pourrait être une forte appréciation de l'euro et un effet paralysant
sur les exportations en Allemagne et ailleurs, si les pays de l'UE et les
autres pays en dehors du dollar comme la Russie, les membres de l'OPEP et,
surtout, la Chine n’organisent pas une nouvelle zone de stabilisation séparée
du dollar.

Le monde sera confronté aux plus grands défis financiers et
économiques de l'histoire dans les mois à venir. La future administration Obama
est face au choix de nationaliser littéralement le système de crédit, afin de
garantir le flux de crédit pour l'économie réelle au cours des 5 à 10 ans
prochains, ou face à une apocalypse économique à côté de laquelle les années 30
ressembleront à une légère récession.

En laissant de côté ce qui paraissait être de flagrantes
manipulations politiques des principales données économiques de la part de
l’administration étasunienne actuelle avant l'élection de novembre, dans une
vaine tentative de minimiser l'ampleur de la crise économique en cours, les
chiffres sont sans précédent. Pour la semaine se terminant le 6 décembre, les
déclarations initiales sur le chômage ont grimpé au niveau le plus haut depuis
novembre 1982. Plus de quatre millions de travailleurs subsistent au chômage,
ce qui est également un maximum depuis 1982, et en novembre les entreprises
étasuniennes ont réduit l'emploi au rythme le plus rapide en 34 ans. À ce jour,
quelques 1.900.000 emplois ont disparu aux États-Unis en 2008.

En aparté, juste un sujet en rapport pour ceux qui ont la
mémoire longue. 1982 fut le fond de ce qui fut alors appelé la Récession
Volcker. Paul Volcker, une tentacule de la famille Rockefeller chez Chase
Manhattan, a été attiré de New York pour appliquer sa « thérapie de choc » des
taux d'intérêt à l'économie, afin, comme il l'a dit, « d'extirper l'inflation
de l'économie. » Il a beaucoup trop extirpé puisque l'économie est entrée en
récession, et sa politique de taux d'intérêt élevé a fait exploser ce que l'on
a appelé la Crise de la Dette du Tiers Monde. Ce même Paul Volcker a été nommé
par Barack Obama au poste de président du nouvellement constitué Economic
Recovery Advisory Board (conseil consultatif pour le redressement économique)
du Président, ce qui n’est guère un motif de louange.

La débâcle économique en cours aux États-Unis a été
entraînée par l'effondrement des 3 billions du marché à haut risque du subprime
et des prêts hypothécaires de classe Alt-A. Bernanke, le président de la Fed a
été enregistré déclarant que le pire devrait être terminé fin décembre. Rien ne
pourrait être plus éloigné de la vérité, comme il le sait bien. Ce même
Bernanke déclarait en octobre 2005 qu’« aucune bulle immobilière n’allait faire
faillite. » Voilà pour la qualité des prédictions de cet économiste de
Princeton. Le S&P Case-Schiller US National Home Price Index, couramment
utilisé, montrait une chute de 17% par an au troisième trimestre, une tendance
en augmentation. Selon certaines estimations, il faudra encore cinq à sept ans
avant que les prix de l'immobilier étasunien atteignent le fond. En 2009, comme
la révision des taux d'intérêt sur quelque 1 billion de valeurs Alt-A des prêts
hypothécaires étasuniens commencera à verser sa quote-part, le taux d'abandon
de domicile et de saisie immobilière va exploser. Peu des soi-disant programmes
d’amélioration du prêt hypothécaire proposés à ce jour n’atteindront la grande
majorité touchée. Ce processus, à son tour, permettra l’accélération puisque
des millions d'Étasuniens perdront leur job dans les prochains mois.


John Williams, du très respecté rapport du Shadow Government
Statistics, a récemment publié une définition de la Dépression, un terme qui a
été délibérément retiré en tant qu’événement non reproductible du lexique
économique après la Seconde Guerre Mondiale. Depuis lors, tout ralentissement
est appelé « récession. » Williams m’a expliqué il y a quelques années qu’il
avait beaucoup de mal à interroger les autorités économiques du Bureau des
Analyses Économiques du Ministère du Commerce étasunien et du Bureau National
de Recherche Économique (NBER), ainsi que de nombreux économistes du secteur
privé, pour trouver une définition plus précise de « récession, dépression » et
« grande dépression. » C’est à peu près la seule tentative de donner une
définition plus précise de ces termes.


Ce qu'il a trouvé était la première définition officielle du
NBER du terme récession : Deux ou plusieurs trimestres consécutifs de
décroissance du PIB réel, ou la limitation de la masse salariale des employés
et de la production industrielle. Une dépression est une récession dont le pic
bas de décroissance dépasse 10% du PIB. Selon Williams, dans une Grande
Dépression, le pic bas de décroissance dépasse 25% du PIB.





Dans la période allant d'août 1929 jusqu'à ce qu’il quitte
son mandat, le Président Herbert Hoover supervisa 43 mois d’une longue
décroissance économique étasunienne, de 33%. Barack Obama semble en passe de
battre ce record, en présidant ce que les historiens pourraient
vraisemblablement appeler la Très Grande Dépression de 2008-2014, à moins qu'il
ne trouve une nouvelle équipe de conseillers financiers avant le jour
d’inauguration de son mandat, le 20 janvier. En évitant absolument des choses
du style recyclage du président de la Fed de New York, comme Paul Volckers ou
Larry Summers. Le besoin est dans une stratégie radicalement nouvelle, plaçant
la quasi-totalité de l'économie des États-Unis dans quelque forme de
réorganisation d'urgence des faillites, du style « Chapitre 11 » où les banques
passent en pertes sèches jusqu'à 90% de leurs avoirs toxiques afin de sauver
l’économie réelle pour la population étasunienne et le reste du monde. Le
papier monnaie peut facilement être détruit. Pas la vie humaine. Dans le
processus, il serait peut-être temps pour le Congrès d'envisager de réintégrer
la Fed sous le giron du gouvernement fédéral, comme le spécifie la Constitution
originale, et rende plus facile pour chacun l’opération entière. Si cela paraît
extrême, relisez peut-être cet article dans six mois.


Article original en anglais, Federal Reserve sets stage for
Weimar-style Hyperinflation, le 15 décembre 2008.

Traduction: Pétrus Lombard.

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MessageRe: Hyperinflation ou déflation ?
par marie Lun 12 Jan 2009 - 18:48

super interessant !chappo chinois
en prime du développement sur l''hyper inflation, toujours cette plainte Bloomberg en cours sur le refus de la FED de donner l'identité des cies à qui elle a débloqué ses "crédits" .. ce qui est en soi, proprement incroyable !


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MessageRe: Hyperinflation ou déflation ?
par g.sandro Lun 12 Jan 2009 - 22:49

Même réaction que Marie...

c'est quand même l'hallu ce truc...
Bel article pédagogique en tout cas...


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MessageRe: Hyperinflation ou déflation ?
par marie Mar 13 Jan 2009 - 0:38

voila une hypothése sur le silence obstiné de la FED, qui me parait non …seulement séduisante, mais réaliste == > JPM et ses contreparties

www.lemetropolecafe.com


JP Morgan continues to lead the market down, closing at its third worst level in many years. Could they be blowing up? The Fed’s bank? It is almost unthinkable. One thing for sure, the Fed will go all out to prevent JP Morgan from going under. Talk is developing that a great deal of bailout money was sent to Morgan to fix their derivatives counterparty risk issues. Perhaps no one can find out about the bailout money to the banks because the Fed is petrified of the investment world realizing just how massive the problems are at Morgan


©️ Marie
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   marie

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