La Réserve fédérale monte les décors pour une hyperinflation
style Weimar
Original :
www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=11401Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info
par F. William Engdahl
La Réserve fédérale (Fed) a carrément refusé la requête de
l'un des principaux service de presse financiers, de révéler le nom des
bénéficiaires d’un prêt d'urgence de plus de 2 billions de dollars du
contribuable, et de faire connaître les actifs qu’elle accepte en garantie. Ses
avocats ont eu recours à l’excuse bizarre d’agir ainsi pour protéger les «
secrets commerciaux. » Est-ce un secret que le système financier étasunien soit
de facto en faillite ? La dernière démarche de la Fed est en outre révélatrice
du degré de panique et du défaut de stratégie claire dans les rangs les plus
élevés de l’institution financière étasunienne. Le gonflement sans précédent par
la Fed de la Base Monétaire ces dernières semaines, crée les conditions
futures, peut-être avant 2010, d'une d’hyperinflation style Weimar.
Le 7 novembre, Bloomberg a déposé un recours en justice, en
vertu de la US Freedom of Information Act (FOIA, loi garantissant le droit à
s’informer librement), demandant des détails sur les clauses de onze nouveaux
plans de prêts de la Fed, créés pendant l’aggravation de la crise financière.
La Fed a répondu le 8 décembre, affirmant son droit à cacher
les notes de service internes ainsi que les informations sur les « secrets
commerciaux » et les « données commerciale. » La banque centrale a confirmé
qu’une recherche dans les dossiers trouvait 231 pages de documents relatifs à
la requête.
Ces dernières semaines, la Fed de Bernanke est intervenue
pour assumer la mission qui était l’objectif initial des 700 milliards de
dollars du Troubled Asset Relief Program (TARP, plan de retape pour avoirs
toxiques) de la Trésorerie. À la différence du TARP, dans le renflouage par la
Fed d’une institution financière en difficulté, les prêts ne disposent pas des
garanties du contrôle imposé par le Congrès. Peut-être que ce sont les «
secrets commerciaux, » si jalousement gardés du public, de l'infortuné
président de la Fed, Ben Bernanke.
L’hyperinflation approche ?
Le total des prêts d'urgence de la Fed a dépassé les 2
billions de dollar le 6 novembre. De manière surprenante, il a grimpé de 138
pour cent, ou 1,23 billions de dollars, en 12 semaines depuis le 14 septembre,
lorsque les gouverneurs des banques centrales ont assoupli les normes de
garantie pour accepter des valeurs mobilières non notées A.A.A. Ils ont fait
cela en sachant qu’un choc dramatique pour le système financier surviendrait
dans les jours suivants, puisque, de concert avec l'administration Bush, ils
ont décidé de le laisser se produire.
Le 15 septembre, l'administration Bush avec Bernanke et Tim
Geithner, président de la Fed de New York et nouveau Secrétaire au Trésor
désigné par Obama, ont convenu de laisser couler Lehman Brothers, la quatrième
plus grande banque d'affaires, qui ne peut plus payer les intérêts des produits
dérivés et des autres obligations, pour une valeur incalculable en milliards,
détenus par des investisseurs dans le monde entier. Cet événement, tel que
c’est maintenant largement admis, a déclenché une panique financière
systémique, car personne ne savait plus bien quelles normes appliquait le
gouvernement pour décider qu’un établissement était « trop gros pour sombrer »
ou qu’il ne l’était pas. Depuis lors, le Ministre des Finances a inversé sa
politique de renflouage bancaire à plusieurs reprises, ce qui a fait penser à
beaucoup qu’Henry Paulson et l'administration de Washington avec la Fed,
avaient perdu tout contrôle.
En réponse à l'accentuation de la crise, la Fed de Bernanke
a décidé de dilater ce qui est techniquement appelé la Base Monétaire, définie
par le total des réserves des banques et l’argent en circulation, la base pour
de possibles prêts bancaires très important dans l'économie. Depuis la
défaillance de Lehman Brothers, cette base monétaire a grossi de façon
spectaculaire en fin octobre, au taux de 38% d’une année à l’autre, ce qui
était sans précédent en 95 ans d'histoire de la Fed, depuis sa création en
1913. Selon les données de la Fed, le taux de croissance antérieur le plus haut
était de 28% en septembre 1939, au moment où les États-Unis développaient
l'industrie pour la guerre en Europe.
Dans la première semaine de décembre l’expansion de la base
monétaire est passée au taux incroyable de 76% en seulement 3 mois. Elle est
passée de 836 milliards de dollars en décembre 2007, au moment où la crise
semblait contenue, à 1.479 milliards de dollars en décembre 2008, une explosion
de 76% en un an. En outre, jusqu'à septembre 2008, le mois de l'effondrement de
Lehman Brothers, la Fed maintenait l'essor de la base monétaire pratiquement à
plat. L'expansion de 76% s’est déroulée presque entièrement dans les trois
derniers mois, ce qui implique un taux d’accroissement annualisé de plus de
300%.
En dépit de cela, les banques ne prêtent plus, ce qui
signifie que l'économie étasunienne est en chute libre dans une dépression à
une échelle sans précédant depuis les années 30. Les banques ne prêtent plus en
grande partie du fait des règles de prêt des accords bancaires internationaux
de Bâle, qui les force à mettre de côté 8% de leur capital en garantie de tout
nouveau prêt commercial. Les banques n'ont encore aucune idée de la somme de
leurs possessions en hypothèques et autres titres véreux, susceptibles de
perdre leur valeur dans les mois à venir, ce qui les force à lever des sommes
de capitaux énormes pour rester solvable. Il est bien « plus sûr » de raisonner
comme elles le font : passer leurs avoirs toxiques à la Fed pour gagner des intérêts
sur les billets de banque du Trésor obtenus en retour, qu’elles détiennent
maintenant. Le prêt bancaire est risqué en période de dépression.
Par conséquent, les banques échangent 2 billions de dollars
de présumés déchets toxiques, composés de titres adossés à des hypothèques à
risque, d’actions et d’autres crédits à haut risque, contre de la monnaie de la
Fed et des bons du Trésor ou d’autres titres du gouvernement notés (toujours)
A.A.A, c'est-à-dire sans risque. Le résultat est que la Fed détient quelque 2
billions de dollars, composé en majorité de titres de pacotille du système
financier. Les emprunteurs incluent Lehman Brothers, Citigroup et JPMorgan
Chase, la plus grande banque d’affaires des États-Unis. Les banques s'opposent
à toute divulgation d'information parce que ça pourrait signaler leur «
faiblesse » et stimuler la vente à découvert ou un retrait précipité de leurs
déposants.
Ce qui rend la situation encore plus critique, c’est le
modèle bancaire utilisé en premier par les banques étasuniennes à partir de la
fin des années 70 pour augmenter les dépôts, c’est-à-dire, acquérir des «
dépôts en gros » en empruntant du jour au lendemain auprès d'autres banques sur
le marché interbancaire. Depuis la défaillance de Lehman Brothers, la perte de
confiance est si grande qu’aucune banque nulle part n’ose s’en remettre assez à
ses consœurs pour emprunter. Cela laisse seulement l’activité de dépôt au
détail du secteur privé et des sociétés d'épargne ou de vérification des
comptes.
Remplacer le dépôt de gros par le dépôt de détail est un
processus qui dans le meilleur des cas prendra des années, pas des semaines.
Naturellement, la Fed ne veut pas en discuter. C'est manifestement aussi à
l'origine de son refus brutal de révéler la nature de ses 2 billions de dollars
d’avoirs acquis auprès des banques membres et des autres institutions
financières. Autrement dit, c’était à la Fed de révéler au public précisément
quelle « garantie » elle a reçu des banques, le public connaîtrait ainsi les
pertes possibles que peut subir le gouvernement.
Le Congrès exige plus de transparence de la Fed et du Trésor
sur son prêt de renflouage. Le 10 décembre, lors d’auditions du Comité des
Services Financiers de la Chambre, le député David Scott, un Démocrate de
Géorgie, a déclaré que les Étasuniens ont été « embobinés, « un terme argotique
pour es.croqués.
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