Le drame incestueux de la politique française (pour raisonner autrement) par g.sandro Mer 15 Juil 2009 - 23:08 | |
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Le drame incestueux de la politique française
13 juillet 2009 (Nouvelle Solidarité) — Nous publions ces vignettes (voir ci-dessous) pour donner à nos lecteurs des éléments de jugement sur la faillite de nos dirigeants politiques. Nous voulons montrer les raisons d’un échec collectif, tenant à une incapacité de sortir du piège financier et du système idéologique dont ils se sont faits les serviteurs plus ou moins volontaires. Les éléments de leur défaillance peuvent être résumés ainsi :
- Une absence de culture économique. Au lieu de penser en termes d’économie
physique, fondée sur l’essor des capacités créatrices de l’être humain, nos dirigeants pensent tous suivant des catégories monétaristes : l’accroissement des valeurs ajoutées exprimées en euros, c’est-à-dire le gain financier, découplé de son effet sur l’homme et la nature. Leurs analyses littéraires, parfois brillantes, demeurent cependant toujours stériles dans leur enfermement.
- Une absence de culture philosophique, scientifique et écologique. Ils ne
peuvent donc mesurer clairement ce qui fait la différence entre l’être humain et l’animal, c’est-à-dire la faculté que nous avons d’améliorer notre environnement pour accroître sa capacité d’accueil, en élevant la production par tête et unité de surface.
- Ils ne peuvent donc pas davantage comprendre la notion de densité : que le
potentiel physique de densité démographique, nécessaire à la continuation de notre histoire, ne peut être accru qu’en se fondant sur l’augmentation de la densité des flux d’énergie, grâce à l’application des nouvelles découvertes scientifiques sous forme de technologies plus intensives. Ainsi, les verts condamnent le nucléaire sans comprendre sa nécessité vitale, et les nucléocrates le défendent comme un acquis technocratique, sans y voir un moment d’un processus dynamique.
- Ils sombrent donc dans un écologisme « vert » et l’illusion d’une croissance
du même nom, avec un développement durable et des énergies renouvelables dont le coût de production dépasse la quantité physique de travail qu’elles peuvent fournir. Ces énergies représentent ainsi une charge de plus en plus lourde pour la société. La création d’un marché des émissions de gaz à effet de serre revient à faire commerce, à des fins privées, de droits spéculatifs d’un patrimoine de l’humanité tout entière. Goldman Sachs, via le Generation Management Fund, l’a bien compris, tout comme Al Gore, investisseur de pointe dans ce domaine.
- Nos dirigeants deviennent ainsi, volontairement ou pas, les complices des
intérêts financiers qui enregistrent leurs profits par des montages de plus en plus éloignés de l’économie physique et pour qui la « croissance verte » est une occasion de multiplier ces profits sans résistance réelle. L’écologisme « vert », à l’opposé d’une écologie humaine, est donc encouragé par ces financiers, puisqu’il aboutit à une vision malthusienne de la société dont un Yves Cochet s’est fait le porte-parole le plus extrême.
- Aucun de nos dirigeants n’est donc prêt à affronter l’Empire britannique et
sa logique de mondialisation financière malthusienne, et même lorsqu’ils critiquent la City de Londres ou Wall Street, ils s’insèrent dans leurs catégories et pensent au sein de leur système. S’ils parlent parfois de crise « systémique », ils pensent toujours en termes cycliques.
- « Social-démocratie », « sarkozysme », « modemisme » et tout ce qui se
trouve à la gauche du Parti socialiste et promu par les médias, convergent ainsi dans une vision du monde de même nature, avec des nuances ou des oppositions financières, catégorielles, sociales ou environnementales, mais tous au sein d’un même système autodestructeur, sans faire le lien entre découvertes scientifiques, applications technologiques et justice sociale. Même lorsqu’ils ne le voudraient pas, ils se font ainsi les complices du système dominant.
- Leur sens du temps politique est donc absolument faux. Ils ne voient pas le
rapport entre désintégration financière et décomposition sociale, et croient pouvoir rétablir d’abord la situation des banques dominantes avant de traiter la « question du chômage ». Dans leur monde divisé en tranches, ils ne peuvent se mobiliser contre qui il faut se battre pour éviter la tragédie économique, sociale, culturelle et politique dans laquelle nous sombrons. Leur drame est celui d’une Europe qui s’est vouée au monétarisme destructeur, soumettant les Etats-nations qui la composent à un principe oligarchique qui les réduit à l’impuissance ou à la collaboration.
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