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| création monétaire / crédit, inflation et monnaie | |
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création monétaire / crédit, inflation et monnaie par GdB Lun 8 Juin 2009 - 12:16 | |
| monnaie, crédit et inflation / intéractions et création monétairePaul Jorion sur France Info Juste pour vous indiquer une interview assez longue de Paul Jorion sur France Info, ce qui est inhabituel et nouveau... L'interview est là: https://www.dailymotion.com/video/x9hzmv_parlons-net-recoit-paul-jorion-5609_newsMême si je ne partage pour ma part pas toute ses vues, il y a des éléments très intéressants sur la crise, rarement évoqués dans un média grand public: par exemple la miraculeuse (re)modification des règles comptables IASB des banques annoncée le jour même du G20 de Londres (leur permettant de manipuler à loisir leur résultats), et aussi la déroute en cours sur les crédits supérieurs alt A, prime et option prime (et aussi les cartes de crédit US) après les subprimes (mais ça c'est encore trop TOT pour que le grand public en apprenne les mots...) vers la 47 éme minute il y a aussi deux passages à ne pas rater: Jorion évoque d'abord les lieux restreints où se décident ou s'orientent les choses importantes et... cite le Bilderberg (et personne ne le reprend ou le conteste! Pour info je fais allusion à ces filous de Calvi, Kahn etc: http://leweb2zero.tv/video/tartempionlambda_3947cda51253118 un grand moment de Journalisme du Mensonge. Car s'il y a la Théorie du Complot, il y a aussi en face le Journalisme du Mensonge... qui ne fait que donner crédit à la première!) Puis vers la 50 ème minute un des interviewers aborde la question de la propriété et du contrôle de la FED par les banques privées! Ce que Jorion confirme... Et là personne (pour une fois) ne parle de théorie du complot Moi je dis, y'a des idées qui avancent, et ceci grâce à des défricheurs d'idées qui prennent le risque d'avoir raison trop tôt... Un grand bravo à ce sujet à Dup' alias Armand qui a infléchi la position de Jorion sur la création monétaire: http://www.pauljorion.com/blog/?p=349 Bon je regrette pour ma part que Jorion n'ait justement pas abordé ce point dans l'interview (encore trop tabou?). Par ailleurs je vous mets en lien l'émission entière d'Arrêt sur Images d'il y a un peu plus d'un an sur le film L'argent Dette (avec en première partie des discussions sur la crise financière) (sur Dailymotion je n'avais trouvé longtemps que des extraits): https://www.dailymotion.com/video/k36mTVkggZzteeO3G1Emission très inégale à mon goût et globalement décevante. Mais y'a tout de même des passages à se taper sur les cuisses! Vous verrez que certaines questions semblent problématiques à certains des invités (je rappelle que Nicolas CORRY est de Libé, propriété de... Rotschild!), ça tourne autour du pot sur certains sujets. Avec inclus une "magnifique" prestation d'un économiste très inconsistent (tendance libérale), Alexandre Delaigue, qui arrive à défendre les banquiers en plaidant la "stupidité" et le fait "qu'au début il prêtaient de l'argent qu'il n'avaient pas sans s'en rendre compte"! Un grand moment... |
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par du-puel Lun 8 Juin 2009 - 13:49 | |
| Merci pour le compliment GdB, mais sur ce point, Paul Jorion a fait marche arrière : il pense à nouveau que les banques commerciales ne créent pas d'argent. Il va publier un livre sur la monnaie en septembre, on verra bien ...
Par ailleurs, il n'évolue que très lentement et pour en arriver là où, sur son blog au début de son débat sur la monnaie, je disais qu'on en arriverait hélas probablement : on change les règles, on solde les comptes et on recommence en promettant que c'est bien la der des der ; le « on » étant bien entendu les mêmes élites faillies.
Le seul point positif que tu soulignes justement est que certains mots ne déclenchent plus le réflexe d'accusation de complotisme. Malgré sa lenteur peut-être en arrivera-t-il à au moins douter sur l'explication officielle du 11 septembre 2001. |
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| | | ire par GdB Lun 8 Juin 2009 - 14:45 | |
| Ah il a encore changé d'avis? Est-ce que tu aurais un lien vers un article de sa part sur ce nouveau revirement et sur ses arguments? Bon en soi qu'il change autant de fois d'avis montre que le débat est à la fois complexe à saisir et loin d'être inutile! Je jetais un oeil sur les files de discussions que le film l'Argent Dette a générées ici et là et les conversations sont passionnées et pas toujours faciles à suivre! On y trouve de bons contre-arguments parfois, du moins en apparence, ce qui est utile pour construire des réfutations à ces arguments. Les bonnes questions sont parfois aussi voire plus utiles que les bonnes réponses... Le coeur de la problématique tient à la scène des "piscines" dans le film, cad à la question: comment rembourser C+I avec C et à ses conséquences. Je n'ai pour l'instant pas vu de réponse satisfaisante à cette question centrale (à part celle consistant à dire: on ne peut pas, sauf à emprunter toujours plus). Un contre argument apporté est: l'intérêt est payé par une partie des gains de productivité, qui amène à "produire plus avec autant". L'idée étant que la production s'accroissant, une partie de cette production permise par l'investissement irait "payer" l'intérêt demandé ex ante par le banquier pour fournir l'investissement. Pour moi c'est évidemment faux puisque on mélange là la richesse réelle (la production) et les signes symboliques (la monnaie) permettant l'échange de la richesse. Si on a créé C et qu'on doit rembourser C+I je ne vois pas d'où pourraient provenir les signes monétaires permettant de payer I si ce n'est de C' nouveaux capitaux créés et prêtés avec intérêts I'... J'ai beau tourner dans tous les sens, je vois pas autre chose. Maintenant que les C' qui augmentent d'autant la masse monétaire soient inflationistes ou pas, cela dépend effectivement de l'évolution de la quantité de richesses réelles créées pendant ce temps en contrepartie de la création de ces nouveaux signes monétaires. Mais c'est une autre histoire. Disons que pour que les intérêts soient payés à la banque sous forme de signes monétaires (car la banque n'accepte que cela sauf en cas de défaut de paiement), il faut que ces signes monétaires supplémentaires aient été créés. Pour que la ponction des intérêts puisse se faire par le banquier par cet accroissement de la masse monétaire sans "inflation" (j'entends par inflation rognage de la valeur de la monnaie par émission au delà de la contrepartie en richesses réelles ) il faut qu'une partie de la production ait pu être faite avec gain de productivité (plus de sueur avec cadences plus élevées, ou moins de sueur car invention géniale). Donc l'Intérêt du banquier est dans ce cas à mon sens immoral (car il n'a fait que procurer des signes monétaires qu'il a créés ex-nihilo, et il s'accapare donc indirectement une partie de la richesse en plus créée, car le gain de productivité provient des efforts d'autres personnes) MAIS il est utilisé comme AIGUILLON pour activer le processus d'effort physique ou d'effort créatif des groupes humains. C'est discutable... Bien évidemment, je parle là de la théorie: celle ou le banquier prête pour l'investissement dans l'économie des richesses réelles. Car dans les faits on sait que des sommes faramineuses ont été créées et injectées dans l'économie du vent et de l'argent ou de la dette au cube...C'est tout le problème de cette création monétaire et de son injection dans des bulles,qui n'est sans doute pas un phénomène nouveau (les bulles) mais l'est dans les faits comme système global aussi étendu. GdB |
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par du-puel Lun 8 Juin 2009 - 16:25 | |
| Paul Jorion avait changé d'avis lorsque j'ai quitté son site, sur une idée de « conservation des quantités » ; peut-être a-t-il encore évolué ?
On peut rembourser C + I avec seulement C, car le remboursement est étalé dans le temps (à monnaie constante non inflationiste donc). J'en avais parlé chez Jorion d'ailleurs.
Il faut simplement produire davantage de travail, ou vendre davantage de biens, pour restituer C+I, i.e. recapter plus que C -qui circule sans cesse- et le rendre à la banque ; elle-même ayant des frais (salaires, ...) remet obligatoirement une partie de C en circulation. Si elle distribue des dividendes, elle remet même une partie de I en quelque sorte.
Evidemment plus la durée de remboursement est courte, plus le taux est important, i.e. I important par rapport à C et plus les acteurs ont tendance à thésauriser plus il est difficile d'aller gagner ce I. Il advient même un moment où c'est impossible.
S'il était prévu que tout ou partie de C+I soit remboursé par la vente d'un bien dont le prix ne pouvait que monter avec le temps et qu'il baisse, ça devient aussi très dur. |
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par menthalo Lun 8 Juin 2009 - 17:38 | |
| Bonjour, je suis tombé sur cet interview également ce matin. C'est vrai, il se passe quelque chose, puisqu'on peut parler à la radio des bilderbergs, de la FED banque privée, dire que les USA sont dirigés par la Chambre de Commerce depuis Jefferson ... Pour ce qui est des Banques Centrales et de la Monnaie, il est extrêmement circonspect. Il n'a aucune certitude que des questions, qu'il se pose à voix haute... Aucun système n'est parfait... Absolument aucun. Le G7, G20, G27, G2 (dont on parle US-Chine) ou G187, que quelqu'un nomme ironiquement le Grand Conseil des Dictateurs... Doit on laisser le peuple diriger le monde ? Le Troc ? Bretton Woods ? Une monnaie unique ? Jorion doute de tout, preuve qu'il est intelligent et connait l'Histoire.. J'ai eu l'impression qu'il nous voyait à la veille d'une révolution... un de plus. comme dirait Reiser : "On vit une époque formidable !" |
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| | | i par GdB Lun 8 Juin 2009 - 19:08 | |
| Intéressante discussion, car justement j'avais lu la remarque d'un contributeur sur un forum, qui expliquait cette thèse du remboursement possible de C+I avec seulement C en circulation, et pour tout dire je ne comprends pas (ou je ne suis pas d'accord, ou vice versa!). J'arrive à le comprendre dans deux cas seulement (et en rappelant bien que rembourser à la banque veut dire DESTRUCTION de MONNAIE, du moins du CAPITAL REMBOURSE ) 1° dans le cas d'un individu pris séparément (mais pas globalement): Ok le gars va "travailler plus pour gagner plus" donc en échangeant plus il va obtenir les signes monétaires I qui lui manquent pour rembourser sa banque. Mais en faisant ainsi il pique ses I à d'autres qui doivent rembourser aussi, non? 2° dans le cas où I va effectivement être recherché par l'ensemble des débiteurs voulant rembourser leur banque sur la quantité de monnaie en circulation (je suppose que la banque ne remet pas dans le circuit ces gains -salaires, dividendes,etc je suis d'accord que c'est pas tout à fait vrai, encore que) alors la seule possibilité pour qu'il n'y ait pas contraction de l'activité réelle par baisse de la quantité de signe monétaires, c'est que ceux (les signes) en circulation "travaillent plus" (en même temps que ceux qui pédalent pour les acquérir!) c'est à dire que la monnaie circule plus vite (le principe de la vitesse de circulation de la monnaie:combien de fois un euro est-il utilisé par an en moyenne pour des transactions?). Dans ce cas avec baisse de la monnaie en circulation par ponction des intérêts, il peut y avoir théoriquement maintien (voire accroissement) de l'activité, du PIB. Le problème c'est que depuis 20 ans on assiste à une chute importante de la vitesse de circulation de la monnaie, j'y reviens ci-dessous. Cependant et pour revenir à la question de la boucle de réinjections des dividendes/salaires des banques dans l'économie réelle, ceci est sans doute vrai si l'essentiel de ces gains ne va pas s'investir dans des sphères "improductives ou purement spéculatives". Ok l'immobilier n'est pas une sphère improductive au sens où elle est très intensive en main d'oeuvre, il faut construire. Moins évident quand même pour une bulle spéculative sur les actions, les dérivés de crédits, les LBO, voire les matières premières. MAis encore une fois la question essentielle il me semble est celle de la thésaurisation des profits et de leur orientation vers des bulles déconnectées de l'économie réelle . J'avais posé la question à l'économiste en chef de BNP PAribas sur cette baisse de la vitesse de circulation de la monnaie, sa réponse était que c'était le signe que des sommes croissantes et immenses restaient "dans les tiroirs" (placements et bulles?) et ne généraient pas de transactions prises en compte dans le PIB. D'où la baisse de la vitesse de circulation (au sens large) de la monnaie (qui est en fait calculée par le ratio PIB/M3) : graphique 3 page 2: http://www.leblogfinance.com/files/EcoFlash390_francais.pdfJe vous mets en lien cette page très pertinente à mon avis qui aborde un de mes sujets favoris (le sous-emploi et le NAIRU) sous cet angle de l'approche monétaire: http://www.onpeutlefaire.com/articles/ajh-09-anemie-monetaire-du-circuit-economique.phpDans ce cas il prend en compte uniquement M1 (considérant en fait que M2 et M3 sont plutôt des agrégats de masse monétaire non immédiatement liquides et disponibles pour alimenter l'économie réelle: bref les "tiroirs"?). On constate bien en fait qu'alors que M1 n'a pas suivi l'évolution nécessaire au plein emploi, M2 et M3 ont explosé depuis 20 ans (voir par exemple le graphe US dollars très parlant http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c1/Components_of_the_United_States_money_supply.svg/350px-Components_of_the_United_States_money_supply.svg.pnghttp://www.daily-bourse.fr/analyse-BCE-et-Inflation-Monetaire-Plus-Vite-Plus-Haut-Plu-vtptc-6190.phpCeci m'amène à une question d'ailleurs si quelqu'un sait: comment les activités des banques sont elles prises en compte dans les PIBs. Idem pour les transactions financières diverses et variées d'ailleurs (ce qui renvoie à la notion de "valeur ajoutée" pour ces secteurs)? GdB PS: pendant que j'y suis je rajoute cette page assez pédagogique: http://pagesperso-orange.fr/jegu.jean/mon6b.html (---> à ajouter en page monnaie?) |
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par du-puel Lun 8 Juin 2009 - 20:12 | |
| Waaaaaaaaarf ! P. Jorion va finir par reprendre les thèses de LaRouche (Jefferson vs Hamilton ; l'oligarchie british) qu'il considère comme pire qu'un complotiste. Il utilise le même vocabulaire.
Enfin, je suis d'accord, c'est un brave type, honnête qui cherche à comprendre. Mais à mon avis c'est un lent ; trop lent. |
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par du-puel Lun 8 Juin 2009 - 20:27 | |
| GdB, imagine que C et I sont remboursés en espèces, chacun retirant un peu, chaque mois, du C+I qu'il doit rembourser ; le fait que la banque détruise ses signes et remette à zéro ses compteurs est sa salade interne attestant le remboursement, la disparition de la dette donc de sa dette-monnaie. Le problème est qu'il existe suffisament de billets pour ces retraits.
Plus les banques prêtent, plus la machine s'emballe, plus le C+I grossit, plus il est difficile de trouver les billets nécessaires au paiement des mensualités.
J'avais émis l'hypothèse que les fumeuses injections de liquidité, la création monétaire des BC, ne servaient qu'à boucher un trou qui n'aurait jamais du se creuser si elles avaient fait leur boulot ; i.e. le C+I est devenu trop gros pour que les remboursement se fassent avec la quantité de monnaie disponible, trop de dettes. Surtout si, en plus, la machine se grippe.
Alors elles ont imprimé de la monnaie pour en fluidifier sa circulation ; pensant la retirer du circuit une fois les comptes à zéro, c'est-à-dire que les titres pris en pension soient remboursés. Mais à mon avis elles se gourrent, des dettes ne seront pas remboursées et une partie de cette création monnétaire subsistera. |
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Inscription : 18/08/2005 Messages : 3541
| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par g.sandro Lun 8 Juin 2009 - 20:31 | |
| Merci messieurs pour ces échanges de haut vol et ces liens, dont certains sont, en effet très bons... Reco+++ la colonne de droite du tableau vert et rose sur l'insuffisante croissante de M1 en lien avec le taux de chômage troue le fion... je vais écouter les interviews... à+ Silver is king, Go Gold !
G.Sandro pas de copier collé: merci de faire un lien vers ce post. Suivez Hardinvestor sur Twitter et sur Facebook |
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par GdB Lun 8 Juin 2009 - 21:42 | |
| Je trouve aussi que la page de André Jacques Holbecq sur la relation M1 et chomdu est assez pertinente. Elle exprime simplement le lien entre monnaie (qui n'est pas qu'un voile sur l'économie comme l'affirment certains), " production potentielle" et Nairu. En clair en visant un objectif de " production potentielle" pour disons l'Europe, avec un certain taux de chômage en dessous duquel ne pas descendre, on obtient un objectif sur la masse monétaire disponible pour la consommation (en prenant une hypothèse de vitesse de circulation de la monnaie crédible basée sur les données passées). En Europe, la production potentielle est calculée en théorie sur la base d'une croissance potentielle de 2%. Selon la doxa dominante du système, cette croissance est celle à priori obtenable sans "surchauffe" (sans tensions sur les capacités de production ou sur... les marchés du travail... vous me voyez arriver!). En clair la croissance potentielle visée est celle qui peut être obenue en ayant mis dès le départ sur la touche un nombre d'actifs égal au NAIRU (encore appelé taux de "chômage d'équilibre"). Ensuite les autorités régulatrices suivent " l'output gap", c'est à dire l'écart entre la croissance potentielle et celle réalisée: cela donne une bien jolie courbe (trop régulière pour être honnête et naturelle je dirais même...) http://www.melchior.fr/Output-gap-en-France-de-1976-a.5632.0.html(noter que la définition de l'auteur du site est tendancieuse car elle laisse penser que le but est "l'utilisation maximale des facteurs" (y compris sur le plan de l'emploi). Or en précisant que la croissance potentielle c'est en fait la croissance maximale SANS RISQUE INFLATIONNISTE, cela signifie que c'est bien la croissance maximale mais "après NAIRU" -puisque si le taux de chômage est en dessous du NAIRU,alors toujours selon la doxa, il y aurait "inflation"!) On peut ainsi à priori penser qu'en pilotant M1 on peut piloter la croissance autour de la croissance potentielle.
On constate avec une surprise non dissimulée (ohhhh!) sur le graphe ci-dessus que l'output gap est... plus souvent en territoire négatif qu'en territoire positif depuis les années 80. En clair, la tendance est d'être plutôt sous la croissance potentielle qu'au dessus... ce qui implique à peu près mécaniquement que le chômage lui reste plus souvent au dessus du NAIRU qu'en dessous!!! On revisite autrement la notion de "crise": une crise bien régulée, non? Les libéraux vont dire: c'est parce qu'en France il y a des rigidités, des freins à la croissance (qu'Attali voulait desserrer ) Ah. MAis y'a un autre truc qui est surprenant, et que Patrick Artus relève dans son bouquin "Les Incendiaires": une nette tendance à la surestimation des prévisisions de croissance de la BCE et de TRICHET en particulier. Une vraie tendance de fond... Une habitude pourrait-on dire. Et elle n'est pas fortuite à mon avis non plus.
Il y a une étude fort intéressante sur ce sujet dans ce bouquin. En résumé, entre 2000 et 2006 en comparant 37 prévisions de la BCE aux valeurs réalisées,on constate qu'en général la BCE a surestimé la croissance à venir:
1.9% PREVUE SUR 37 PREVISIONS
pour 1.45% REALISEE
SOIT UN DIFFERENTIEL DE PRES DE 0,5%Evidemment ce biais sur la croissance future permet de justifier en permamence une politique "restrictive" soi-disant "non inflationniste" (-mais en fait il y a on le sait confusion volontaire entre inflation qui est un phénomène monétaire et les IPC à la conso qui sont une résultante, la fameuse "stabilité des prix"). Car je le rappelle dans les faits les banques centrales sont là pour créer de l'inflation (monétaire), beaucoup d'inflation même malgré leurs dires (cf les valeurs de la masse monétaire M3 euro mais aussi Dollars), mais de l'inflation que le pékin moyen doit pas trop voir dans les IPC qu'on lui donne à ronger. La surestimation de la croissance par la BCE amène dans les faits une croissance en zone euro 0,5% inférieure, ce qui dans notre système implique autant de chômage et de sous emploi en plus, ce qui permet de dociliser d'autant et de ne pas relâcher le couvercle de la marmite! Est-ce là l'explication de cette tendance de fond à un "output gap" tendant vers le -, et à un chômage et un SOUS EMPLOI tendant vers le + ? C'est ce que laisse penser la page de AJH que tu cites Sandro... GdB PS:lire aussi ce que j'écrivais ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Taux_de_ch%C3%B4mage_n%27acc%C3%A9l%C3%A9rant_pas_l%27inflation - Citation :
Le NAIRU n'est pas aussi "inoffensif" que vous le présentez! [modifier] Quand vous dites que le NAIRU est un thermomètre et non une recommandation, je répondrais: 1) si c'est un thermomètre, c'en est manifestement un qui rend malade...tous les exclus du monde du travail et les précaires. Car du résultat d'un thermomètre, on tire des recommandations, et celles là placent bien (et clairement) la soi-disant lutte contre la fameuse inflation au dessus de l'emploi (sans même parler d'une hypothétique QUALITE de l'emploi). Un chômeur est quelqu'un qui travaille à tirer l'inflation vers le bas, c'est le système et sa régulation actuelle qui lui assignent cette fonction... 2) dans les faits, si autant d'économistes ont travaillé sur le NAIRU ces dernières années (la plupart des documents spécialisés précisent qu'il y a eu une recrudescence d'études et de calculs sur ce sujet, ce qui n'en a pas augmenté la présence dans le débat public, vous l'avouerez, et pourtant dieu sait si sur le chômage, depuis 30 ans, on a tout entendu...ou presque), c'est que le NAIRU est bel et bien utilisé (sinon il faudrait mettre au chômage immédiatement tous ces économistes inutiles)et sert dans les faits de recommandation déguisée. Voici comment.
Les NAIRU estimés sont injectés notamment dans les calculs de "croissance potentielle". Cette croissance potentielle est la croissance dite "soutenable" par les économistes, ce qui n'a cependant rien à voir avec le développement soutenable que d'aucuns appellent de leurs voeux pour la préservation des ressources naturelles et des conditions de vie sur cette planète dont la plupart des économistes se contrefichent, car pour eux, toute ressource peut toujours être substituée par un apport de capital (sans rire)... Non, pour un économiste standard, "soutenable" signifie "non inflationiste", sans risque de "surchauffe" inflationiste (et là encore rien à voir évidemment, et malheureusement, avec le réchauffement climatique).
La croissance potentielle est celle que l'on peut espérer obtenir lorsque, selon les économistes, on met en oeuvre les "stocks de facteurs aisément mobilisables" (capital et travail). On notera au passage la beauté humaniste d'une telle définition (stocks, mobilisables), quand on sait que l'un des facteurs est donc le travail et donc la "main d'oeuvre", c'est à dire... des gens, envisagés sous l'angle d'un stock mobilisable ou pas. En clair, n'est pas considérée comme "aisément mobilisable" dans cette approche la main d'oeuvre exclue de l'emploi, c'est à dire celle qui correspond à un taux de chômage proche du NAIRU (et en réalité supérieur au NAIRU). Donc, par hypothèse, la croissance que l'on va chercher à obtenir va être bridée dès l'inclusion du NAIRU dans les équations d'estimation de cette croissance potentielle. Quand on vous dit dans les médias que l'on cherche la croissance la plus élevée possible pour favoriser l'emploi, ceci est un mensonge pur et simple. On cherche au mieux à atteindre la croissance potentielle, celle qui va en réalité optimiser (maximiser) les profits, et surtout leur conservation dans le temps, par l'hypothèse suprême de l'inflation la plus basse possible. L'inflation rognant la valeur de l'argent et des patrimoines (de ceux qui en ont...), on comprend cette obsession pour toute une caste dominante de la population, des institutions qui les soutiennent et des experts qui les légitiment.
On trouvera ci dessous, à titre de preuve, une équation de "production potentielle", dont découle ensuite la croisance potentielle. Cette équation est celle retenue par la BCE, la Banque Centrale Européenne, dans ses White Papers N°153 de Juin 2002. Yt=1.52e00,0034t.Kt puissance0,29[(1-NAIRU)LFNtpuissance(1-0,29)] (voir notammment
http://www.coe.ccip.fr/upload/BNB_AHENRIOT_Mai2005.pdf)
La BCE connaît donc bien le NAIRU, d'autant plus qu'il faut ajouter à ce sujet que son vice-président actuel, Lucas Papademos, fut l'un des co-inventeurs, avec Modigliani, du NAIRU. Ce qui est quand même un détail intéressant.
Maintenant comment la BCE est-elle en mesure d'exploiter les résultats de tels calculs dans les faits et de les traduire en influences réelles sur l'économie? Tout simplement par son rôle de gardien de la politique monétaire. Un des piliers de conduite de cette politique est le suivi de la croissance monétaire. En favorisant plus ou moins la création monétaire (par l'influence sur les taux d'intérêts dits de refinancement), on va stimuler ou "refroidir" plus ou moins la "machine", c'est à dire l'activité économique. Or l'objectif de croissance de cette masse monétaire fut fixé à 4 à 4,5% par an, en prenant comme hypothèse une inflation à 2% PLUS une croissance potentielle à 2% (pour faire vite) (voir par exemple
http://www.ecb.int/press/pr/date/2002/html/pr021205_1.fr.html)
Donc si vous avez bien suivi les étapes du raisonnement, vous voyez parfaitement comment l'introduction des chiffres du NAIRU dans ces modèles font de proche en proche office de RECOMMANDATION, puisque in fine, en bout de chaîne, ils aboutissent à un arbitrage monétaire faisant que le chômage de toute façon ne pourra pas baisser sous le NAIRU moyen, par freinage de l'économie (en vue de maximiser les profits par maintien de l'inflation la plus basse possible).
Il y aurait encore beaucoup à dire d'ailleurs sur la mystification qui consiste à assimiler l'inflation à "l'indice des prix à la consommation" uniquement, mais je préfère en garder sous le coude pour plus tard... Encore une fois, si ces détails techniques sont importants pour rectifier l'argumentaire avancé, il n'en reste pas moins vrai que, alors que l'intelligentsia dominante se plaint de ce que les français seraient des incultes en économie, et que certains et certaines (comme Laurence Parisot) veulent inscrire ces derniers en cours accéléré (afin de leur faire "aimer" l'économie (diantre!)... à défaut de bien en comprendre toutes les subtilités sans doute), il apparaît surtout fort suspect que ce concept soit omniprésent dans certains milieux et tabou dès qu'il s'agit de l'évoquer devant le grand public...
Comme le déclarait en 1996 le vice-président de la banque centrale américaine, Alan Blinder, ce NAIRU est « le petit secret de la macro-économie » ("the small little secret of macro-economics")! Rien que ça! Voilà donc juste un petit additif pour illustrer que ceux qui essaient de détourner l'attention du caractère devenu prescriptif du NAIRU au fil des années (ce que dénonça Modigliani, tout de même) sont soit naïfs, soit habiles. Mais ils ne sont manifestement pas exacts... Guillaume de Baskerville
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par GdB Lun 8 Juin 2009 - 23:21 | |
| J'ai retrouvé l'article où il parle de sa "conservation des quantités"... et je dois dire que ça me paraît fort fumeux http://www.pauljorion.com/blog/?p=587 - Citation :
La création / destruction de monnaie par des opérations scripturales respecte également la conservation des quantités : les intérêts exigés sont prélevés sur des flux extérieurs au processus en-soi.
Perso, je vois toujours pas... Pour le reste et ses circonvolutions autour de l'ex-nihilo, je dois dire que c'est pour moi du même tonneau. La réflexion d'un lecteur qui disjoncte lui aussi m'a beaucoup amusé: - Citation :
Moi je n’y comprends plus rien à tout ce système monétaire, entre les différentes formes de banques, centrales, commerciales, d’affaire, d’investissement, les ministères des finances. Je ne comprends pas qui fait quoi, qui crée la monnaie, dans quelle condition. C’est tellement obscur, mystérieux. Franchement j’ai moins de peine à comprendre, à trouver du sens dans des textes religieux, philosophiques, voire même spirituels. Mais alors franchement en ce qui concerne la monnaie, c’est le MYSTERE le plus total…. Comme s’il n’y avait rien à comprendre. Parfois je me demande même si les acteurs financiers, monétaires comprennent ce qu’ils font ou ce qui se passe. Un jour on va se rendre compte que toute cette monnaie, cette richesse n’est que virtuelle, la confiance va être perdue et tout ceci va s’évaporer, se dissoudre.
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par GdB Mar 9 Juin 2009 - 0:38 | |
| Sur les subtilités de M0,M1 etc et les mécanismes de crédit, une synthèse intéressante sur le blog de Jorion : - Citation :
Jean Jégu et moi-même (NDLR: André Jacques Holbecq) avons essayé de “synthétiser” une explication sur la création monétaire : la voici.
Une banque A gère le compte d’un client “a”. Celui-ci dépose 100 € sur son compte. Nous ne préjugeons pas de l’origine (billets, virement, encaissement de chèques …) de ces 100 €. Nous supposons seulement que l’opération est faite dans les règles.
Cela veut dire que ce Dépot à Vue (DAV) de 100 est comptabilisé en M1, au passif de la banque A, et qu’en plus cette banque A dispose de 20 € en monnaie centrale (M0) sur son compte en Banque Centrale pour couvrir statistiquement les retraits en monnaie fiduciaire. Le client “a” va tirer disons 20 € en monnaie fiduciaire (le DAV est diminué de 20, et 20 sont extraits de M0 et passent dans M1 ; M1 n’est pas changé car - 20 20 = 0 ) et payer un fournisseur “b” titulaire de compte dans une banque B, avec les 80 € restants, par virement ou chèque. ( N.B. Le cas où “b” serait aussi client de A est plus trivial et sans intérêt pour notre explication). M1 qui est la somme de tous les billets et pièces (monnaie fiduciaire) et de tous les DAV (monnaie scripturale) n’est toujours pas modifié mais le mouvement du chèque entre les banques A et B entraine un mouvement de compensation au niveau de M0.
La banque A voit son compte à la Banque Centrale diminuer de 80 € et la banque B le sien augmenter de 80 €. (On sait bien qu’en réalité le mouvement ne se fait que sur les différences en fin de journée, mais conceptuellement c’est exactement comme si les mouvements s’effectuaient pour chaque chèque individuellement). Donc non seulement ce chèque est bien “couvert” en Banque Centrale mais il est “sur-couvert” car il suffit pour cela de 80 * 20 %= 16 €. La banque B dispose donc de 80 - 16 = 64 € en monnaie centrale M0. Que peut-elle en faire ?
Hypothèse 1
Soit accorder - si elle trouve des emprunteurs - de nouveaux crédits en M1 jusqu’à une valeur totale de 64/0,20 = 320 € de M1 ! Voilà donc M1 qui, à partir des 100 € initiaux est devenu : 20€ en billets retirés par le titulaire “a” du crédit initial 80€ du premier bénéficiaire “b” du chèque 320 € des autres emprunteurs ultérieurs = 420 € de M1 soit une augmentation de 320 % … Il y a bien création monétaire.
Hypothèse 2
Soit les reprêter à la banque A qui, de toute façon, en a besoin. En effet elle n’avait attribué que 20 € de M0 à la couverture du dépôt initial de 100 € de M1, or elle a sorti de M0 les 20 € du retrait en billets et les 80 € du fait de la “fuite” du chèque de 80 € . Elle a donc son compte en Banque Centrale en déficit de 80 € ! Elle doit se “refinancer” d’urgence en monnaie de base M0 ! Pour cela elle peut se tourner vers la Banque Centrale (seule émettrice de M0) et lui emprunter au taux directeur prévu moyennant des garanties en titres sérieux (éligibles au refinancement) à moins que la banque B ne lui prête elle-même à un taux légèrement légèrement inférieur au taux directeur ce qui arrange tout le monde (aussi bien la banque A que la banque B qui n’a pas nécessairement trouvé des emprunteurs dans l’instant).
Ce ne sont donc pas les 80 € de M1 qui sont reprêtés (ils sont toujours sur le compte de « b » dans la banque B) mais ce sont eux qui permettent à la banque B de disposer de 80 € de M0 pour d’une part couvrir le compte de « b » ( 16 € ) et d’autre part bénéficier de la capacité d’attribuer de nouveaux crédits sur la base des 64 € de M0 supplémentaires. Cette capacité autorise d’émettre jusqu’à 64 / 0,20 = 320 € nouveaux dans M1. Il n’y a pas de “reprêt” ; il n’y a que des prêts nouveaux adossés à la masse M0 en Banque Centrale , masse M0 qui va croissant par le “refinancement ” des banques auprès de la Banque Centrale. Ce refinancement se fait à la demande des banques sur la base de titres qu’elles ont acquis précédemment en créant de la monnaie dans M1 pour les acquérir (Il s’agit de la monétisation des actifs).
On pourrait donc dire que la monnaie M1 (les moyens de paiements) se déplace [elle peut avancer (augmenter) mais aussi reculer (diminuer) sur deux pieds : un fort (en volume) M1 et un plus faible M0]. Les banques commerciales émettent, sous contraintes réglementaires, la monnaie M1 scripturale utilisée par l’économie et la finance et la Banque Centrale émet, sur requête des banques commerciales, la monnaie M0 qui leur est nécessaire. Le rapport de force qui peut apparaitre entre les parties n’implique jamais l’intérêt général si, du moins, la Banque Centrale est totalement indépendante de l’Etat comme le requiert l’orthodoxie actuelle.
Dans le cas du texte synthétique d’Allais, on pourrait peut-être le paraphraser ainsi :
Fondamentalement, le mécanisme du crédit aboutit à une création de moyens de paiement ex nihilo, car le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère à juste titre comme une encaisse disponible en billets, alors que, dans le même temps sur la base de la “monnaie centrale” reçue avec ce dépôt et, s’il le faut, d’un “refinancement” complémentaire adéquat, la banque a pu créer et prêter l’équivalent de la plus grande partie de ce dépôt qui, redéposé ou non dans une banque, est considéré à son tour et également à juste titre comme une encaisse disponible en billets par son récipiendaire. Mais les banques prennent ainsi des engagements qu’elles ne peuvent tenir autrement qu’en moyenne. À chaque opération de crédit il y a ainsi réplication monétaire partielle. Au total, le mécanisme du crédit aboutit à une création ex nihilo de monnaie effective M1 par de simples jeux d’écriture dans et par les banques commerciales, à un niveau qui dépasse très largement celui de la monnaie de base M0.
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par GdB Mar 16 Juin 2009 - 18:26 | |
| Un nouveau doc très instructif d'origine Natixis qui précise les choses au niveau du miracle de multiplication des pains: au niveau européen, le multiplicateur monétaire (ie Monnaie bancaire/ base monétaire) était de 4,8 avant lehman et il est tombé à 3,5 après... - Citation :
Alors que les banques européennes GENERENT habituellement 4800 euros à partir de 1000 euros de monnaie banque centrale, leur CAPACITE DE CREATION MONETAIRE est tombée à 3500 euros depuis Lehman"
C'est pas un farfelu qui le dit là, c'est un banquier qui (pour une fois) l'écrit!!! http://www.societal.org/monnaie/Natixis022009.pdf |
| Piano bar  
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| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par GdB Mar 16 Juin 2009 - 19:45 | |
| Je poursuis car ce doc est une mine, je dirais même UN AVEU SUR LE FONCTIONNEMENT DU COEUR NUCLEAIRE DU CAPITALISME FINANCIER ACTUEL:
Voir aussi l'excellent graphique page 5 avec M1/M2/M3 et la base monétaire. Le doc précise aussi (ce que je mentionne dans mon site sur l'inflation http://linflation.free.fr/pages/lenairuvitepag.html ) qu' il y a dans les faits depuis la création de l'euro (et en prenant en compte ses propres objectifs d'origine soit 4,5% de croissance annuelle de la masse monétaire... objectif qu'elle n'a jamais tenu!) 20,6% d'EXCES de masse monétaire, soit 1900 milliards d'euros
Voir pages 6 et 7 du DOC. Mais l'article estime que cet excès ne conduirait qu'à... 0,5% de risque d'inflation!!!!
Comment est-ce possible? On le sait sur Hardin depuis longtemps: eh oui l'article parle "d'inflation" pour désigner en fait l'Indice des Prix à la Conso (IPC) (ce qui est un raccourci inexact mais couramment entretenu), qui lui ne prend pas du tout en compte le prix des actifs et des bulles d'actifs!
Le paragraphe suivant de l'article le précise clairement (même s'il faut décrypter): ce sont "les intermédiaires financiers hors banques qui opérent sur les marchés et GONFLENT ARTIFICIELLEMENT LA MASSE MONETAIRE SANS RISQUE INFLATIONNISTE"... En clair ils gonflent les BULLES!(voir pour rappel mon graphique pédagogique sur le sujet: http://linflation.free.fr/graphiques3/bulles.doc ) Le résumé, ils le donnent eux mêmes (voir page 3): "Les liquidités supplémentaires circulent dans la sphère financière en circuit fermé".
BEN VOILA. C'est dit ça aussi. Page 9 l'explication du PARADOXE MONETAIRE (c'est à dire pourquoi plus de monnaie créée ne signifie plus risque "d'inflation" -comprendre hausse des prix bien sûr). Elle est faite en termes de baisse de la vitesse de circulation de la monnaie: "la relation entre inflation et monnaie ne se vérifie plus parce que la vitesse de circulation n’est pas stable. Elle a fortement ralenti depuis 2003 et ne serait plus comprise aujourd’hui entre -0,5 et -1% mais plutôt autour de -3,5% annuels (graphique 17)." (NOTE:ce graphique est impressionnant, à ne pas louper!) Il faut lire ensuite ce que cela signifie, EN CLAIR, toujours page 9: " La hausse de M3 en 2001 était le fait des ménages, en raison de salaires cycliquement élevés mais surtout en raison d’une préférence pour la liquidité après l’éclatement de la bulle. Cette hausse de M3 par la détention de monnaie des ménages a logiquement été inflationniste (demande de biens de consommation).
• La hausse de M3 depuis 2004 est le fait des intermédiaires financiers hors banques (véhicules financiers) qui opèrent sur les marchés monétaires. Cette hausse ne peut donc pas être inflationniste, puisqu’elle ne génère pas de dépenses de consommation ou d’investissement en biens réels.
• On vérifie d’ailleurs sur le graphique 19 que M3 n’augmente de 2004 à 2008 que par les instruments de marché, liés au développement de ces intermédiaires financiers.
• Si la crise financière conduit à la fermeture de certains de ces intermédiaires, la masse monétaire ralentira par les instruments de marché. Il ne faudra pas en déduire non plus un quelconque risque déflationniste". Comme dit plus haut, tout cet argent créé circule dans la sphère financière en circuit fermé et c'est là TOUTE l'ASTUCE DU CAPITALISME FINANCIER DES DERNIERES DECENNIES! Créé ex-nihilo, il tourne en circuit fermé et ne se dévalorise pas par excès "d'inflation" car "l'inflation" est en réalité calculée avec des outils (les IPC) qui ne le prennent pas en compte, ce qui est une fraude caractérisée mais officielle! C'est d'une simplicité déroutante et pourtant c'est ce tour de passe passe qui est le coeur nucléaire du système financier... Et comme ce doc est un feu d'artifice (en plus pas de n'importe quelle source: NATIXIS!) je vous laisse lire la suite car tout y est: la maitrise du risque inflationniste par la REMONTEE DU CHOMAGE et le NAIRU... et j'en passe: " Il est évident que le risque inflationniste par l’économie est inexistant aujourd’hui, en raison de la sous utilisation des capacités (graphique 1), la remontée durable du taux de chômage au dessus de son niveau naturel (graphique 2) et donc la baisse à venir des salaires (graphique 3)" !!!!!!!!!!! CQFD THE DOC EST DONC LA pour rappel: http://www.societal.org/monnaie/Natixis022009.pdfLes meilleures preuves sont évidemment celles qui proviennent de ceux là même que l'on veut dénoncer. Ca a toujours été ma stratégie... Mais là c'est une pépite. GdB |
| Piano bar  
Inscription : 03/04/2006 Messages : 1366
| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par GdB Mar 23 Juin 2009 - 13:07 | |
| Si on essayait de mettre une phrase de résumé du fonctionnement du système décrit ci-dessus dans le doc Natixis et que j'ai commenté, eh bien... je l'emprunterais à Christian NOYER lui même: "assouplir la politique monétaire" en assurant la stabilité des prix"C'est la continuation (à une échelle désormais accrue et "non conventionnelle") du tour de passe passe que je décrivais ci-dessus... - Citation :
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=298116749f7ebba4d60c855ba510cbe9 Noyer : "assouplir la politique monétaire" en assurant la stabilité des prix"
Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé mardi qu'il fallait "assouplir la politique monétaire" de la zone euro, "mais sans jamais compromettre la stabilité des prix", évoquant la nécessité de se tenir prêt à "retirer l'excès de liquidités" du système.
"Pour l'Eurosystème, il faut assouplir la politique monétaire mais sans jamais compromettre la stabilité des prix (donc en se tenant prêt à retirer dès que nécessaire l'excès de liquidités)", a écrit M. Noyer dans la lettre introductive au rapport annuel de la Banque de France.
La Banque centrale européenne (BCE) a déjà pris plusieurs mesures d'assouplissement depuis la faillite de la banque Lehman Brothers en septembre. Elle a notamment fait passer son principal taux directeur de 4,25% à 1%. Concernant une nouvelle évolution de ce taux, "le conseil des gouverneurs (de la BCE, ndlr) est pragmatique", a dit M. Noyer lors d'une conférence de presse, estimant qu'"aujourd'hui, le taux est approprié".
Depuis l'automne 2008, la BCE a également permis aux banques d'emprunter dans des proportions illimitées sur des durées qui ont été progressivement allongées jusqu'à un an.
Elle a aussi annoncé, en mai, un programme de rachat d'obligations de 60 milliards d'euros.
"Nous considérons que ces actions de politique monétaire très fortes sont aujourd'hui justifiées", a expliqué le gouverneur.
La situation actuelle ne justifie pas, pour M. Noyer, de commencer à retirer les excès de liquidité du système.
"Nous n'avons pas besoin de commencer, ni même de nous préparer à mener cette opération", a-t-il expliqué.
Pour autant, "nous ne laisserons pas l'inflation et les anticipations d'inflation s'éloigner de notre objectif", soit un taux limité à 2%, a assuré M. Noyer.
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| Piano bar  
Inscription : 03/04/2006 Messages : 1366
| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par GdB Ven 14 Aoû 2009 - 18:08 | |
| Dup', pour info (mais tu connaissais peut-être déjà!) en réponse aux positions que certains pensent erronées de Jorion (après ses multiples changement d'avis sur la création monétaire), un nouveau blog a été créé pour développer une contre argumentation: [url=http://postjorion.wordpress.com/2009/07/19/31-definissons-«-la-monnaie-»…/#comment-156] http://postjorion.wordpress.com/2009/07/19/31-definissons-«-la-monnaie-»…/#comment-156J'en ai appris l'existence car je suis depuis un certain temps sur la liste de diffusion et d'échange sur la monnaie regroupant AJ HOLBECQ, Jean BAYARD, Jean JEGU, Philippe DERRUDER et bien d'autres dont Franck (alias Bankster) qui a eu l'idée de m'en proposer l'entrée. Je dois dire que certains débats et échanges de docs sont intéressants sur cette liste, j'ai eu l'occasion d'en présenter quelques uns sur Hardinvestor, notamment un doc de Natixis (un smoking gun!) que j'ai pas mal commenté ici.. Si jamais t'étais intéressé Dup' pour échanger sur cette liste monnaie/banques (je pense que tu pourrais y apporter pas mal ) fais moi signe... Je pense que certaines listes et forums ont beaucoup à gagner par ces "fertilisations croisées" GdB |
| Piano bar  
Inscription : 03/04/2006 Messages : 1366
| | | | Captain  
Inscription : 04/02/2005 Messages : 14576
| | | Re: création monétaire / crédit, inflation et monnaie par du-puel Lun 15 Avr 2013 - 20:57 | |
| oui GdBn j'était passé sur ce site, mais manque de temps. Je retournerai le consulter après mes occupations nautiques du moment. Armand Du-Puel / Hardinvestor reproduction interdite : pas de copier / coller : utilisez un lien vers cet original. |
| Chef table à cartes  
Inscription : 18/08/2005 Messages : 3541
| | | piqûre de rappel : création monétaire par le système bancaire par du-puel Mar 15 Oct 2013 - 12:06 | |
| un bon papier, avec des citations, chez ZH :
http://www.zerohedge.com/contributed/2013-10-14/9-mind-blowing-facts-about-money
où comment, depuis une quarantaine d'années, ce sont les prêts qui font d'abord, par pure création de monnaie bancaire, les dépôts qui font ensuite, pour une fraction d'entre eux, les réserves des banques à la banque centrale, lesquelles correspondent à la création de sa propre monnaie centrale en fin de chaîne.
Un bon dernier § également sur la frayeur de Greenie du remboursement de la dette, donc de la destruction monétaire récessioniste correspondante, et sa solution de réduction d'impôts pour les plus riches pour recréer perpétuellement de la dette, donc de la monnaie. (en réduisant les impôts, donc les rentrées fiscale, le gouvernement peut soit s'endetter, cas social-démocrate qui ne veut pas tailler dans les dépenses, soit réduire ses dépenses, cas conservateur-républicain, obligeant les plus pauvres à s'endetter encore. Dans tous les cas la dette augmente et donc la quantité de monnaie aussi) Armand Du-Puel / Hardinvestor reproduction interdite : pas de copier / coller : utilisez un lien vers cet original. |
| Chef table à cartes  
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